L’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) a rendu hommage à un grand homme du théâtre libanais, feu Mounir Abou Debs, en présence de ses légataires, de ses enfants, Gilles et Chantal Abou Debs, de ses amis, de ses collaborateurs, de ses disciples ainsi que des responsables de l’USJ, lors de la cérémonie de signature du protocole de création du Fonds Mounir Abou Debs (Fonds MAD) à la Bibliothèque orientale (BO) de l’USJ, qui s’est déroulée le 29 mai 2023, à la salle de Conseil du Campus de l’innovation et du sport.

Le fonds recueilli comprend des documents papier, des photographies ainsi que des documents audiovisuels qui couvrent l’ensemble des étapes du parcours d’Abou Debs. Les documents papier sont essentiellement constitués de 260 manuscrits et tapuscrits des pièces adaptées et traduites ainsi que des pièces, recueils poétiques et essais écrits par Abou Debs, aux côtés de documents administratifs et médiatiques relatifs aux différents ateliers, écoles et festivals qu’il avait fondés. À cela, s’ajoutent quelque 1460 photographies prises par Derounian, portant notamment sur la première phase de son travail. Le fonds photographique de Amer Salem, qui a accompagné la dernière période du travail d’Abou Debs à Fraikeh, viendra compléter cette première collection. Par ailleurs, un ensemble d’environ 300 bandes sonores, cassettes audio et vidéo, CD et DVD permet de redécouvrir la production d’Abou Debs et son univers audiovisuel, de même que les interviews et documentaires portant sur son parcours.

Après avoir passé en revue le parcours édifiant de Mounir Abou Debs, le Pr Salim Daccache s.j., recteur de l’USJ, a estimé que l’acquisition de ces archives s’inscrit dans la lignée de la politique de la BO et de l’Institut d’études scéniques et audiovisuelles (IESAV). La Bibliothèque orientale possède, en effet, des collections littéraires et photographiques uniques au Liban et dans la région et participera à la valorisation du fonds MAD grâce à son expertise en matière d’inventaire, de conservation, de restauration et de numérisation. Elle collabore à cet effet avec l’Institut national du patrimoine (France) et les archives nationales de France. Quant à l’IESAV, cette démarche s’inscrit dans la lignée d’un projet entamé par l’artiste et chercheuse Hanane Hajj Ali qui a collecté et analysé les fonds propres à la troupe du Hakawati et au théâtre de Beyrouth et qui s’apprête à en publier la numérisation sur un site en libre accès nommé Dramatek, qui vise à documenter et archiver les expériences théâtrales au Liban.

Dans la continuité de ce projet, Marianne Noujaim, professeure associée à l’IESAV, a fait appel, en collaboration avec Joseph Rustom, directeur de la BO, aux légataires d’Abou Debs en vue de la préservation du Fonds MAD et de sa valorisation à travers des publications, colloques et manifestations académiques et culturelles. Outre ces deux chercheuses, l’équipe de recherche sur les archives du théâtre au Liban regroupe à ce jour les doctorants en théâtre de l’IESAV ainsi que Najla Nakhlé-Cerruti, chercheuse au CNRS (France) et Simon Dubois, chercheur à l’IFPO.

Dans un mot prononcé au nom de la famille Abou Debs, le fils de Mounir, Gilles, a considéré que « ce qui nous donne de l’espoir est de voir que l’œuvre de Mounir Abou Debs, va très certainement continuer à vivre, et de ce fait, va continuer à contribuer à l’essor de la pensée théâtrale libanaise, dans le pays, mais également, en France ou dans d’autres pays ».

« A travers cette honorable démarche de sauvegarde du Fonds MAD, poursuit Abou Debs, il est indéniable de préciser que pour nous, c’est une nouvelle étape dans nos vies, puisque pendant des dizaines d’années nous avons peu parlé avec lui du devenir de sa carrière. Cette responsabilité́, nous nous devons de l’assumer ; de ce fait, le mot essentiel qui nous pousse à aller jusqu’au bout de cette démarche est celui de « partenariat ». Nous mettrons à disposition nos connaissances et expériences pour accompagner et aider toutes actions à venir et réciproquement, nous sommes convaincus que la BO, l’IESAV et l’USJ feront ce qu’il faut pour honorer cet échange. »

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