Janvier et ruban sarcelle et blanc ! Quelle est la relation ?
Janvier est le mois de la lutte contre le cancer cervical dont la couleur symbolique associée est la sarcelle et le blanc, qu’on peut observer à travers les campagnes de sensibilisation. Ces couleurs symbolisent l'espoir, la prévention et le soutien envers les personnes touchées par le cancer du col de l’utérus.
Qu’est-ce que le cancer du col de l’utérus ?
Il s’agit dans la majorité des cas d’un carcinome épidermoïde. Il se développe au niveau des cellules épithéliales superficielles normales qui se modifient et se multiplient de façon anarchique afin de constituer un amas de cellules malignes précancéreuses que l’on appelle dysplasie ou néoplasie intraépithéliale cervicale (NIC). Ce trouble cellulaire non-traité abouti à la progression des cellules dysplasiques en cellules tumorales malignes au sein de la muqueuse cervicale. Une NIC peut être classée comme légère (NIC1), modérée (NIC2) ou sévère (NIC3). La plupart des autres cancers du col de l’utérus sont des adénocarcinomes, qui ont pour origine des cellules glandulaires. Globalement la durée nécessaire pour que les anomalies cellulaires deviennent cancéreuses est de 15 à 20 ans. Néanmoins, dans le cas des femmes atteintes d’un VIH non traité dont l’immunité est affaiblie cette évolution peut être plus rapide et dure en moyenne 5 à 10 ans.
Causes du cancer du col de l’utérus :
Ce cancer est dû principalement (entre 95%-100%) à une infection causée par la famille des papillomavirus humains ou HPV qui se transmet par voie sexuelle. Bien que, en condition normale, le système immunitaire élimine le HPV du corps, or dans certains cas, cette infection peut persister pendant plusieurs années au niveau du col de l’utérus. Par conséquent, les cellules de l’épithélium infectées par l’HPV se modifient causant des lésions précancéreuses. Les souches HPV16 et HPV18 sont à 70% des cas responsables de ces infections persistantes.
Plusieurs facteurs peuvent favoriser l’évolution vers un cancer tels que : le degré d’oncogénicité de la souche HPV, l’état compromis du système immunitaire, la présence d’autres infections sexuellement transmissibles (IST), le nombre de naissances, un jeune âge au moment de la première grossesse, l’utilisation de contraceptifs hormonaux et le tabagisme.
Le dépistage et les symptômes du cancer du col utérin :
Le dépistage du cancer du col de l’utérus est essentiel pour lutter contre ce cancer. Il permet de détecter la présence du virus ou des anomalies des cellules du col de l’utérus. Ainsi une prise en charge thérapeutique adéquate serait mise en place afin de limiter et/ou bloquer l’évolution en cancer. De plus, il permet de diagnostiquer des cancers à un stade précoce ce qui améliore les chances de guérisons. En un stade précoce, le cancer cervical est asymptomatique. Il peut être dépisté lors d’une visite de routine de suivi gynécologique par un frottis cervico-vaginal. Le dépistage du cancer du col de l’utérus doit être réalisé tous les 5 à 10 ans dès l’âge de 30 ans cependant, tous les 3 ans à partir de 25 ans chez les femmes atteintes d’un VIH. Du fait que les lésions précancéreuses ne présentent pas de symptômes, un dépistage régulier se basant généralement sur 2 techniques est important même s’il y a eu une vaccination contre le HPV :
En revanche à un stade plus avancé et si ce cancer s’étend, plusieurs symptômes alarmants peuvent se manifester :
Prise en charge thérapeutique du cancer du col de l’utérus :
Le traitement des lésions précancéreuses, un acte simple, indolore, et rapide qui sert de prévention du cancer du col de l’utérus comprend une colposcopie suivie d’une ou de plusieurs étapes tels que :
Le traitement du cancer du col de l’utérus dépend du cas personnel, des caractéristiques du cancer et du stade de ce cancer chez la patiente. Il peut être traité par la chirurgie et la radiothérapie accompagnées d’une chimiothérapie :
Les outils de préventions contre le cancer du col de l’utérus existent :
La vaccination contre l’HPV confère une immunité contre l’infection à l’HPV et donc prévenir un éventuel cancer du col utérin. Elle est proposée aux enfants (garçon comme fille) âgés entre 9 et 14 ans. Il est recommandé de vacciner avant de devenir sexuellement actif/active. Cependant, toute personne sexuellement active non-vaccinée est fortement recommandée à se faire vacciner. Les préservatifs pendant les rapports sexuels peuvent partiellement prévenir la transmission du VPH. Il est important de noter que malgré un bon usage du préservatif, l’HPV peut être transmis par contact externe oral, génital ou anal.
Mot de la fin :
Le dépistage régulier du cancer du col de l’utérus par l’analyse des cellules du col et/ou la réalisation du test HPV-HR, au cours d’un frottis de routine, est, avec la vaccination contre le papillomavirus, le meilleur moyen de lutter contre ce cancer.