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  C'est le garçon bien attendu, c'est le prince héritier, c'est celui qui, à sa naissance, s'extasient les scènes de liesse. Et voilà qu'il grandit au cœur d'une famille qui lui explique, le câline, le console, le nourrit, lui assure tous ses besoins et se met en quatre pour le plaire.

 

   La mère protège et valorise son enfant d'une part, et d'autre part, le père lui apprend à se dépasser, à connaître le monde extérieur, à oser, à explorer et fait naître en lui le désir d'aller vers l'inconnu.

C'est dès le jeune âge que père et fils entretiennent entre eux une relation sans pareille ; sans le savoir et sans le vouloir, le père donne à son fils le sentiment de sa propre identité. Il lui transmet une série d'attitudes qui réalisent une identification inconsciente. De même, l'enfant représente une image réelle et concrète de son géniteur ; vers deux - trois ans, le petit comprend parfaitement que papa et lui font partie du clan des mâles. A ce moment-là, l'imitation du fils à son père commence. Faute de savoir comment se comporter en mâle, il commence à copier son papa : gestes, intonations, comportements, goûts, répugnances..., tous sont calqués sur ceux du père. Son mimétisme est alors à son comble !

C'est la relation fusionnelle qui lie le père au fils, c'est donc lui l'aiguillon qui pousse le petit bonhomme vers l'extérieur, en devenant son modèle.

En même temps, ce garçon-là a une responsabilité envers son père : il doit apprendre, atteindre une position sociale prestigieuse, travailler, gagner de l'argent et se construire pour ne pas décevoir son père et refléter la plus belle image de ses parents, plutôt, de ses ancêtres.

En plus, la responsabilité du fils va plus loin ; pour consolider les liens et assurer la continuité familiale, il est censé s'épouser et donner à son tour la naissance du garçon toujours bien attendu... Et le cycle recommence.

   Donc, c'est une relation transmissible d'une génération à une autre, c'est une chaîne continue où fils devient père et à son tour transmet à son enfant le sentiment de sa propre identité que lui-même l'avait acquise de son géniteur, tout en élevant le petit prince héritier aux histoires de gloires de ses ancêtres qui ont réalisé, selon la croyance de leurs descendants, des prouesses indéfinies...

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