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Vers le Nord du Liban se cache entre les montagnes un trésor naturel et spirituel : la vallée de Qadisha. Atteignant un peu plus de 1000 m d’altitude, Qadisha s’étend de la caza de Zgharta vers celle de Bcharré, d’où sa répartition en deux vallées : 

  • - Du côté nord : la vallée de Qozhaya liée à Zgharta.
  • - Du côté sud : la vallée de Qannoubine liée à Bcharré. 

Comblée de lieux saints, d’histoires et de verdures, cette vallée sainte attire les visiteurs en quête de découverte et de connexion spirituelle.

 

  1. Qadisha, Une Terre Sainte :

Connue en arabe sous le nom de « wede el edisin », Qadisha signifie littéralement « saint » en syriaque. Pourquoi le syriaque? Justement parce que cette langue dérive de l’araméen, connu pour être la langue parlée par Jésus-Christ. 

Ces simples détails dans son nom présentent déjà une introduction sur les caractéristiques religieuses que possède cette vallée.

En effet, à partir du IVe siècle, Qadisha commence à se remplir d’ermites ; ce sont des personnes religieuses souhaitant vivre seules dans la nature, en retrait du monde, afin de se consacrer à la prière et, de cette manière, se rapprocher de Dieu. 

Avec le temps, un groupe d’ermites décidèrent de se rassembler et de s’organiser en communauté pour ainsi créer un premier monastère : « Notre-Dame de Qannoubine » connue sous le nom de « Saydet Qannoubine ». Il fut le siège du patriarcat maronite pendant cinq ans à partir du XVe siècle.

Par la suite, plusieurs autres monastères sont édifiés dont surtout « Saydet Hawqa », « Mar Lichaa » et « Saint Antoine Qozhaya » étant les plus connus. 

De même, ces monastères sont bien sûr liés à des chapelles. Parmi ces-dernières se trouve la chapelle la plus connue mondialement, celle de la Sainte Marina. 

En réalité, l'élément qui attire principalement les visiteurs à Qannoubine est cette chapelle abritant le tombeau de la Sainte Marina qui, autrefois, faisait partie de « Saydet Qannoubine »

Ainsi, l’ensemble des communautés religieuses que renferme Qadisha depuis le début du christianisme explique le titre « Qadisha, Une Terre Sainte ».

 

  1. Qadisha, Une Vallée Refuge :

En route vers la vallée de Qadisha, plusieurs grottes se distinguent, dont la majorité sont désormais inaccessibles. Quelle était l’utilité de ces grottes? Sont-elles uniquement belles à observer? 

En fait, il y a longtemps, les chrétiens utilisaient ces grottes comme abris ou même comme tombes dès la période Paléolithique. 

Ces grottes étaient source de sécurité lors de plusieurs guerres et surtout lors des persécutions religieuses du VIIe siècle, la fin des Croisades au XIIIe siècle et la guerre civile libanaise de 1975 à 1990.

  • - Les persécutions religieuses : 

À la fin du VIIe siècle, les Byzantins, qui accusaient les Maronites de monothélisme, les persécutaient gravement. Ces derniers n’avaient recours qu’aux grottes de Qadisha pour s’échapper. Vers le Xe siècle, ces attaques se sont aggravées, surtout avec la destruction du monastère de Saint Maron, d’où l’importance de la colonisation des grottes par les maronites assurant leur sécurité. 

  • - La fin des Croisades :

Vers la fin du XIIIe siècle, des sultans mamelouks ont entrepris des campagnes militaires pour s'emparer des grottes-forteresses utilisées comme refuges aux populations non-musulmanes. 

  • - La guerre civile libanaise :

Durant la guerre civile libanaise, entre 1975 et 1990, Bcharré représentait le bastion de la résistance chrétienne, d’où l’importance des grottes utilisées non seulement comme lieu d’abris, mais aussi comme bases militaires pour stocker des armes, et comme point de rassemblement permettant la planification d’opérations militaires. 

 

  1. Qadisha, Une Vallée Authentique :

Finalement, la vallée de Qadisha est réputée pour sa splendeur et son atmosphère relaxante.

En plus de son aspect spirituel, Qadisha est également un lieu de rencontre avec la nature dans sa forme la plus pure. 

En effet, cette vallée est source d’oxygène et d’air fraisétant donné sa verdure et l’absence de toute sorte de technologie pouvant détruire les sentiments de paix et de liberté. 

D’autre part, au fond de cette vallée nait un fleuve, « Nahr Qadisha » qui prend fin à Tripoli et devient « Nahr Abou Ali ». Mise à part sa beauté et sa splendeur, ce fleuve est aussi source d’électricité à travers son courant d’eau, ce qui réduit énormément la pollution et préserve l’environnement inaltéré.

 

 

              Pour conclure, Qadisha est une vallée sainte comblée de monastères et de grottes qui non seulement marquent son côté spirituel, mais aussi son côté historique soulignant les périodes de guerres et de persécutions. De part de son niveau culturel, Qadisha est une vallée authentique qui se caractérise par son atmosphère paisible permettant aux visiteurs de se rapprocher de la nature et de Dieu. 

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