Le Liban n’est pas un pays comme les autres. Il est si spécial, si unique et si merveilleux. C’est le pays où la créativité, l’art et la beauté se rejoignent. 

Quand je parle d’art, j’insiste surtout sur la musique. Cette musique qui, dans notre beau et précieux pays, s’avère indispensable. Je parle de cette musique qui n’a jamais cessé de se répandre dans le monde entier pour l’éblouir et de l’égayer. Dans cet article, j’aurais le privilège de vous parler d’une chanteuse exceptionnelle qui est considérée comme une "Diva de la musique arabe".  Surnommée “El Shahroura" qui signifie "le chant du rossignol" en arabe, elle a prouvé par son talent qu’elle est digne de cette appellation qui est une marque de reconnaissance pour son influence dans le monde de la musique arabe.

Vous l’avez évidemment reconnue ; il s’agit bel et bien de “Sabah”, chanteuse et actrice qui a pu forger son propre chemin et devenir une vraie légende. Défiant toutes les attentes, elle a brillé en tant qu'actrice et s’est transformée en un emblème de beauté qui captive les cœurs et les esprits par sa chevelure blonde mythique. Sa vie n’en est pas moins palpitante puisqu’elle a l’air de sortir tout droit d'un film d'une héroïne de cinéma.

Son vrai nom est « Jeanette Gergis Al-Feghali » et elle est née en 1927 dans une famille chrétienne qui habitait la vallée de Wadi. Depuis son plus jeune âge, elle était passionnée par la musique et par le nouveau genre artistique du cinéma et rapidement, elle cherche à se prouver et persévère pour être reconnue comme l’une des plus grandes stars arabes du XXe siècle.

Quand elle n’avait que 13 ans, elle a enregistré sa première chanson, puisqu’elle a vite été repérée par les producteurs qui étaient frappés d’admiration par ses capacités vocales. À la suite de ceci, les opportunités ont commencé à pleuvoir pour cette petite « Jeanette ». Certes, convaincre ses parents n’était pas si simple, mais avec l’aide de la productrice Assia Dagher, la jeune fille a obtenu leur accord et elle a débuté sa carrière par un voyage en Égypte où elle signe pour trois films. Dans son premier film : Le cœur a ses raisons (El-Qalb Louh Wahid), sorti en 1940, elle a adopté le nom de scène de Sabah, « Matin » en arabe. Pour cela, elle est tout aussi connue en Égypte qu’au Liban.

Ce qui est attirant dans la vie de Sabah, c’est que derrière son sourire ravageur, se cachent des drames marquant sa vie personnelle et des conflits avec ses parents qui ont voulu interrompre sa carrière.  Pourtant, ce qui est vraiment spécial, c’est qu’elle cumule neuf mariages, et aucun n’est considéré réussi. Au contraire, ils lui avaient rendu la vie plus dure et plus difficile, et selon elle : « Ces hommes ont tous voulu gérer ma vie et ma carrière. En contrepartie, ils ne m’offraient rien. » Elle a aussi beaucoup souffert dans sa relation avec sa fille et elle a été séparée de son fils.

Mais malgré tous ses chagrins, Sabah est reconnue pour son amour pour la vie. En l’écoutant, vous ressentez une joie indescriptible. Tout ce qu’elle a enduré nous apprend qu'il ne faut jamais laisser tomber et ne jamais s’avouer vaincu, c’est la vie et il faut en profiter à fond.

Finalement, Sabah est décédée en 2014, mais par sa voix et son extravagance assumée, elle demeure populaire auprès de la jeune génération. 

On peut bien mourir, mais ce que nous apportons au monde reste immortel.