Dans l’ombre de l’addiction se dévoile un univers secret, porteur des blessures psychiques les plus intimes. C’est tout un royaume mystérieux où chaque détour révèle une réalité complexe et souvent méconnue.
Dire addiction, c’est dire « alcoolisme » ou « toxicomanie » ce sont les deux termes qui nous viennent directement à l’esprit. Mais l’addiction est bien plus que ça. L’addiction se définit comme étant une pathologie qui repose sur la consommation excessive d’une substance ou d’un produit dit psychoactif tel que : l’alcool, le tabac, la drogue, etc. ou même d’une pratique anormalement excessive d’un comportement tel que : les jeux vidéo, le sport, les réseaux sociaux, les achats compulsifs, etc.
En effet, au Liban, l’usage et l’abus de drogues licites et illicites a toujours été un problème. Mais, c’est avec la crise de 2020, que ce phénomène commence à s’accroitre de plus en plus. D’après les statistiques récoltées par « Skoun » qui est un centre libanais de toxicomanie, montrent le taux d’augmentation de la prise en charge des personnes souffrantes de l’addiction. Ce nombre passe de 450 individus en 2019, à 600 individus en 2021. De plus, d’après « Skoun », les substances les plus utilisées sont : l’alcool, le cannabis, l’héroïne, voire même certains médicaments.
D’un point de vue psychologique, l’addiction est considérée comme étant un mécanisme de défense, en d’autres termes, les individus dépendant des substances psychoactives ou d’un certain comportement donné perçoivent ces dernières comme étant un moyen auto-thérapeutique calmant leur souffrance psychique. Cependant, souvent, nous parlons de « comorbidité » ou même de « double diagnostic ». Par exemple, une personne qui souffre d’un trouble anxieux peut consommer en grande quantité de l’alcool ou même se mettre à pratiquer un sport de façon excessive afin de traiter cette anxiété ressentie.
Selon Goodmann, lorsque nous disons « addiction », nous parlons d’un modèle multifactoriel, c’est-à-dire que nous faisons référence aux facteurs : individuels (génétique, neurobiologique, psychologique, psychiatrique, etc.), facteurs liés à la substance (licite, illicite, avec ou sans produit), et aux facteurs environnementaux (familiaux, sociaux, éducation, influence des pairs ou de groupes sociaux). Ainsi, la tranche d’âge la plus impactée est 18-25 ans, le pourcentage de personnes présentant un problème d’alcool ou de drogue à cause de leur souffrance psychique est de 29%, et ceci d’après la « Substance Abuse and Mental Health Services Administration (SAMHASA, 2011 et 2014).
En outre, une dépendance incontrôlable à une substance, entraîne des troubles addictifs qui, par conséquent, affectent notre fonctionnement psychique et physique. Une modification neurobiologique, pourra avoir lieu, ce qui pourra affecter nos capacités mnésiques, notre vision oculaire, notre langage et bien d’autres fonctions. Bien évidemment, notre santé physique peut elle aussi être atteinte, surtout au niveau de nos organes ; tels que les poumons, les reins, le cœur et bien d’autres organes.
Vu la délicatesse de ce sujet, une journée de sensibilisation à l’université s’est tenue le samedi 27 janvier 2024 donné par Cénacle de la Lumière (CDLL) qui est une ONG, qui a pour but de sensibiliser les jeunes adultes et adolescents sur l’addiction. L’objectif de cette journée était de procurer aux étudiants une claire image de ce que l’addiction, comprendre ce que c’est, soutenir les personnes qui en souffrent et savoir identifier les critères de celle-ci.
Au cœur de cet évènement assez enrichissant, ont eu lieu des activités animées, ainsi que des débats, des jeux de rôle et un témoignage afin de mettre un accent sur les différentes facettes de l’addiction. Ceci a permis aux étudiants de mieux comprendre l’importance de ce sujet et de mettre en relief les différents aspects de cette problématique.
Enfin, cette journée assez épanouissante a été organisée par « Mental », le nouveau programme mis en place par le Service de la Vie Étudiante. Cette journée de sensibilisation a permis aux étudiants de se familiariser beaucoup plus avec la réalité complexe de l’addiction, tout en les encourageant à être impliqués dans la prévention, le soutien et la recherche de solutions pour briser les chaînes de cette problématique omniprésente et de transformer le jugement par une compréhension.
