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La science de l'art : Le choc de deux mondes… une valse des sens et des couleurs

L’Art et la Science… deux concepts émergents d’une symbiose presque déchirante. Notre culture a tendance à séparer ces deux géants, à créer un gouffre entre eux, et à nous mener à adhérer uniquement à l’un ou à l’autre : la science perçue comme une source rigide de certitude rationnelle, de réussite professionnelle… et l’art, image-même de l’imagination et du ressourcement de l’âme. Au-delà de toutes leurs divergences, ces deux piliers régissent, ensemble, le temple du “savoir complété”.

 

La symphonie des fréquences sonores

La musique est l’un des plus beaux produits artistiques que l’homme a appris à dompter, et ce, depuis la nuit des temps. La catégoriser ainsi – sous le titre de « produit » – atténuerait l’immensité de ce qu’elle nous offre. La langue de Mozart représente bien plus qu’un produit, c’est un réel fil conducteur transcendant idées et émotions, délires et passions, histoires et mémoires… Mais comment ce « langage universel » arrive-t-il à être transmis, au-delà de toute frontière, au-delà de toute barrière ? Comment se fait-il qu’on arrive tous à le comprendre, et à en distinguer les maintes variantes ? 

Pour comprendre la science derrière la musique, nous devons d'abord explorer l'anatomie de l'oreille humaine. L'oreille est divisée en trois parties : l'oreille externe, moyenne et interne. La première capte les ondes sonores pour les conduire au tympan, une membrane vibrante à la frontière de l'oreille moyenne. Ces vibrations sont transmises à une série d'osselets qui amplifient le signal, permettant ainsi à l'oreille interne de transformer ces vibrations en impulsions électriques, interprétées par le cerveau comme des sons.

Les fréquences sonores, mesurées en Hertz, jouent un rôle crucial dans cette symphonie énigmatique. Les fréquences plus basses génèrent des sons graves, tandis que les fréquences plus élevées produisent des sons aigus. L'oreille humaine est incroyablement sensible à une large gamme de fréquences, nous permettant ainsi d'apprécier la diversité musicale allant des basses profondes aux aigus cristallins.

Les couleurs en harmonie : La science des pigments et de l'œil humain

Passons maintenant à la science qui anime la palette de couleurs d'une œuvre d'art. L'œil humain, l'autre protagoniste de cette danse sensorielle, jouit d’une capacité unique à interpréter les couleurs, prenant origine d’une anatomie complexe, des plus minutieuses. 

L'œil humain est doté de deux types de cellules photoréceptrices : les cônes et les bâtonnets. Les cônes sont responsables de la perception des couleurs, avec trois types distincts sensibles à différentes longueurs d'onde (rouge, vert et bleu). Lorsque la lumière atteint la rétine, ces cônes transforment les informations en signaux électriques envoyés au cerveau, qui les interprète comme une gamme de couleurs.

Le mélange des couleurs, que ce soit sur une palette de peinture ou sur une toile, suit les principes physiques de la synthèse soustractive : Les couleurs primaires (cyan, magenta et jaune) mélangées en proportions variées créent une gamme infinie de teintes.  L'artiste joue ainsi avec la science des pigments pour donner vie à ses visions colorées. Qu’ils soient artistes, alchimistes…, leurs pratiques respectives semblent plutôt apparentées. 

 

L'Expérience personnalisée de l'Art

En conclusion, cette « science de l'art » nous ouvre les portes à la compréhension des mécanismes orchestrant la symphonie des sens et des couleurs. Tous ces mécanismes sont intrinsèquement liés au fonctionnement physiologique de notre corps et interagissent constamment avec notre cerveau. Toutes nos expériences sensorielles y sont donc encryptées, créant une harmonie parfaite entre la vision de l’art à l’état brut, et sa perception personnalisée. Ainsi, dans la fusion de la science et de la subjectivité, l'art continue de captiver et de transcender les limites de la compréhension humaine.

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