Que ce soit la Bible, le Coran ou la Torah, tous nous narrent ce à quoi ressemblera la fin des temps. Les eschatologies respectives s’articulent autour du destin d’une humanité pécheresse qui arrive au moment du Jugement dernier, confrontée aux vices qu’elle a pu commettre.
Chez les chrétiens, le sujet est explicité dans les textes sacrés. Révélé à Jean de Patmos sur l’île éponyme, l’Apocalypse est le dernier livre du Nouveau Testament. On y apprend que l’Agneau, forme finale de Jésus, se voit remettre un parchemin à sept sceaux par Dieu au ciel, qu’il brisera un par un. Se déchaîneront alors, au fur et à mesure du brisement des sceaux, des calamités inéluctables qui tourmenteront les hommes en nuisant à leur environnement : éclipses, cavaliers de l’Apocalypse qui arpenteront le monde en tuant à la pelle, écrasement d’étoiles sur Terre, séismes surpuissants, pour enfin aboutir à l’arrivée de sept anges maniant chacun une trompette, qui déferleront sur les hommes encore plus d’atrocités, telles que l’empoisonnement des eaux, l’assombrissement du ciel et des astres qui l’illuminent, la libération de sauterelles chimériques et tortionnaires, suivie de l’assaut d’une armée de deux cents millions de cavaliers cracheurs de feu, missionnés de supprimer les derniers humains restants. Si ce n’est toujours pas assez effroyable, sachez que vient l’ultime étape de la révélation : la bataille des légions des cieux contre celles du diable, le notoire Armageddon, qui se soldera par la victoire des armées angéliques, la résurrection de tous pour un Jugement dernier, et le retour de Jésus, qui viendra régner sur la nouvelle Jérusalem, une cité d’or, de cristal et de pierres précieuses, un cube de 12 000 stades (soit 2 200 kilomètres de côté).
Dans l’Islam, le Coran n’explicite pas autant son eschatologie, bien que le Jour Dernier soit un des piliers de la foi musulmane. On sait néanmoins que plusieurs signes annonceront la venue du Jugement dernier : les signes mineurs, qui altéreront la vie quotidienne, comme la démultiplication des menteurs, l’écoute de conseils autres que ceux du Prophète, l’accélération de l’écoulement du temps, la démocratisation de la dépravation sexuelle ; et les signes majeurs, qui se parent d’un impact plus spectaculaire et remarquable pour les hommes, comme l’inversion du lever du Soleil, qui se lèvera à l’Ouest, ou encore l’idolâtrie d’un faux messie, le Dajjal ou Antéchrist, borgne et trompeur, qui devra être combattu par le Mehdi, rédempteur, pour permettre à ʿIsa (soit Jésus chez les chrétiens) de redescendre régner sur Terre. L’ange Isrâfîl soufflera alors dans une trompette : une première fois pour détruire le monde et tuer au passage toute créature, une deuxième fois le jour de la résurrection, où tous les hommes de toutes les époques ressusciteront, et une troisième fois pour annoncer le début du Jugement dernier, où tous seront jugés pour les actes entrepris durant leur vie, et il sera décidé de leur avenir, soit dans la Jahannam, soit au Paradis, dit Jannah.
Quant au Judaïsme, l’apocalypse y est assez similaire mais beaucoup moins détaillée. On y apprend que Gog et Magog s’engageront dans une guerre contre Israël, suivie de la résurrection de tous les morts, du Jugement dernier et de la création d’un nouveau monde, Olam Haba.
Que nous valent ces narrations ? Selon les dires de ces religions, une personne qui se comporte droitement, fait preuve d’honnêteté, de foi et de bonnes intentions sera épargnée du châtiment et, au contraire, pourra se délecter d’une vie d’abondance et de joie dans l’au-delà. Se comporter exemplairement, ne pas ternir nos congénères, agir de façon à faire le bien autour de soi et aussi professer sa foi : tel est le chemin à arpenter pour atteindre le repos éternel.
Pour la science, la fin du monde ressemblerait plutôt à une météorite, une éruption volcanique dévastatrice, une épidémie mondiale incurable, ou encore notre dégénérescence face aux technologies que nous avons créées. Mais la fin de notre planète bleue arrivera à coup sûr dans 4 milliards d’années, lorsque notre Soleil, mourant, gonflera et l’engloutira. L’humanité, si elle est toujours existante, se tournera alors vers le voyage intersidéral pour subsister, vadrouillant de système solaire en système solaire, jusqu’à l’extinction de la dernière étoile, scellant le sort de l’homme par un froid universel et inéluctable.