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Le Jirai Kei : enjoliver les pathologies mentales

Depuis que la pandémie a frappé le monde, une sous-culture de mode sombre s’est développée au Japon. Peu après l’émergence de la Covid-19, de nombreuses femmes ont été mises à la porte et chassées de leur domicile ont trouvé refuge dans le quartier de Kabukicho.  Sans-abri, confrontées à des troubles psychiques, à des addictions et à des traumatismes, elles ont contribué, parfois malgré elles, à l’émergence d’une sous-culture morbide.

 

Qu’est-ce que le style Jirai Kei sous-entend ?

 

En 2020, la sous-culture de mode Jirai Kei (地雷系) apparaît au Japon, dans l’arrondissement de Shibuya à Tokyo. Le terme se traduit approximativement par « mine explosive terrestre » et fait référence aux comportements autodestructeurs ainsi qu’aux émotions extrêmes des personnes adeptes de ce style.

[Jirai Kei est devenu un terme dérogatoire, où, être assimilé à ce style revient à être perçu comme une personne impulsive, dramatique, folle, voire, abusive.]

 

Comment construire un habit Jirai Kei ?

Couleurs :

- Pastels

- Rose ou bleu délavé

- Noir ou brun foncé

 

Vêtements :

- Rubans

- Hauts ou jupes à froufrous

- Dentelle

 

Maquillage :

- Pâle

- Poudre rouge en dessous des yeux

 

Combinés, ces éléments confère un aspect maladif à la personne.

 

Comment s’est développé le style Jirai Kei ?

Les premières personnes à adopter le Jirai Kei ont un passé sombre. On parle ici d’histoires d’addiction aux substances, d’abus en tout genre, de maladies mentales, de chômage ou de situation de sans-abrisme.

Le Jirai Kei s’est propagé en 2020, suite à la pandémie de la Covid-19, durant laquelle de nombreuses femmes se sont faites chasser de leur domicile. Elles ont alors trouvé refuge dans l’arrondissement de Kabukicho à Tokyo (connu pour les trafics de drogue et la prostitution). Ces femmes se retrouvent souvent à la rue, ou elles ont recours à l’entreprise Couchsurfing dans l’espoir depouvoir trouver des personnes qui pourraient temporairement les héberger chez elles.

 

Le portrait classique des adeptes du Jirai Kei

Le caractère des jeunes femmes qui participent à cette sous-cultureest très stéréotypé. Elles sont perçues comme dramatiques, superficielles* ou instables. 

* Même si l’on peut trouver des vêtements Jirai Kei peu chers, beaucoup se procurent des produits et vêtements de marque. Ce genre de vêtements est généralement produit en masse.

La plupart d'entre elles sont des fanatiques de Bars à Hôtes (l’équivalent féminin des Bars à hôtesses, qui sont plus répandus). Ces bars emploient des hommes, qui jouent le rôle de petit-ami auprès des clientes qui les paient. Les femmes Jirai Kei sont connues pour dépenser des centaines voire des milliers de dollars afin de vivre cette expérience.

 

Le danger de cette sous-culture

De nombreuses personnes critiquent cette culture, puisqu’elle donne l’impression que la maladie mentale y est glamourisée. Par exemple, le maquillage qui vise à créer une apparence maladive, peut évoquer la glorification de la pathologie mentale, voire encourager l’autodestruction (drogues, mutilation, prostitution…)

Ce style met non seulement les personnes qui veulent l’adopter en danger mais il est également un danger pour les personnes qui l’ont déjà adopté. En effet, les femmes y sont souvent sexualisées et abusées, n’ayant aucune possibilité d’être sauvées ni de voir la justice leur être rendue. Cela concerne aussi bien les femmes adultes que les femmes mineures. À Shibuya, par exemple, il n’est pas rare de trouver des adolescentes qui sont des travailleuses du sexe. Or, leur profession est masquée par la fausse apparence de leur milieu de travail : Les Maid Cafés (cafés de soubrettes). Ces Maid Cafés sont des cafés classiques où les serveuses portent  des robes noires et blanches à froufrous. La principale différence avec les travailleuses du Jirai Kei est que les serveuses des Maid Cafés ne proposent pas de services sexuels.

En outre, le Japon est tristement connu pour ses problèmes de pédophilie, principalement avec sa culture des Lolitas, où la perception des adolescentes prépubères penche vers le sexuel…

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