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Le syndrome baudelairien du XIXème siècle

Chers lecteurs, avez-vous déjà entendu parler de l’épidémie poétique qui a ravagé le monde en 1857 ?

Les Fleurs du mal …bien plus qu’une création artistique jonglant entre le sonnet et l’alexandrin. En effet, ce recueil a bien tracé le sombre itinéraire qu’a suivi l’âme de Charles Baudelaire qui vivait une descente inexorable aux enfers.

Mais pourquoi une épidémie ?

Baudelaire, dénudé de la tradition, morale et religion, a bel et bien franchi les limites de son époque. Dans ce contexte, les Fleurs du mal a fait l’objet d’un procès et Baudelaire a été accusé d’outrage aux bonnes mœurs.

Cependant, ce poète, refusant toute sorte de surmoi imposé par sa société auparavant, se lança dans la rédaction d’une seconde édition, toujours inspiré par les monstruosités de la vie, les moments de sensualité ainsi que sa profonde mélancolie.

Et pourquoi un syndrome ?

            Entre le port d’évasion, le corps d’une charogne et les paradis artificiels qui parfumaient l’ambiance de chaque création baudelairienne, le lecteur se trouvera paralysé, victime de cette épidémie qui ne cesse de s’expandre, et dont ses symptômes agressifs ne font qu’apprécier les pulsions absolues enterrées en chacun de nous.

 

            Et si vous doutez du sens de l’idéal, de l’humeur noire et de la déesse maléfique, permettez-moi de vous présenter les trois symptômes les plus toxiques, définissant l’essence du syndrome baudelairien du XIXème siècle :

  1. L’Idéal :

Baudelaire décrivit le chaos hantant l’Homme. Cependant, notre poète tendit désespérément à transcender le désordre humain afin d’accéder à l’Idéal, monde de la beauté et de l’unité.

 

  1. Le Spleen 

Si l’on désire résumer les grandes lignes des Fleurs du mal, la mélancolie oppressante de ce poète maudit serait sans doute au premier plan. En effet, ce dernier a voulu peindre son angoisse existentielle, la souffrance de son âme ainsi que le conflit entre le mal de vivre et l’idéal absolu.

 

  1. La femme 

Dans ce recueil, il est difficile de parler de ‘’femme’’ au singulier. En effet, Baudelaire décrivit la femme comme symbole de la fleur et du mal à la fois.

Ainsi, certaines femmes furent le synonyme d’exotisme, de nostalgie et de rêve surréel, alors que d’autres ont incarné la figure d’une bête féroce tourmentant le poète par leur amour ravageur mais fatal.

 

            Les Fleurs du mal. Comment pourrai-je résumer la valse couplant éternité et fugacité ? L’hymne joignant Dieu et Satan ? La femme ondulant entre séduction et destruction ?

Mieux vaut laisser la dernière parole au maître de l’alchimie poétique :

‘’Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or’’

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