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Et si ces écrivains vivaient à l’ère du numérique ?

Balzac, Hugo, Beauvoir ou Baudelaire… Comment les grands noms de la littérature auraient-ils interagi avec les réseaux sociaux ? Quels sujets auraient-ils abordés sur Pinterest, YouTube ou X ? Cet article, avec un clin d’œil humoristique aux traits emblématiques de ces écrivains, imagine leurs choix numériques dans notre monde hyperconnecté.

Pinterest et Tumblr : les havres esthétiques de ces poètes

En bon dandy, Baudelaire aurait accumulé les « Pinterest Boards » rassemblant une sélection de vêtements élégants et de « Outfit of the Day » (Habit du jour). Il aurait sans doute gagné des milliers d’abonnés autour de ses tableaux à thème bien précis, inspirés de ses fameuses Fleurs du Mal (1857) : « Vin et pensées nocturnes » ; « Mood board : Le Spleen ». On trouverait des illustrations vampiriques, garnies de clichés de femmes voraces… Le tout sous la biographie de son compte : « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or » !

Sous le pseudonyme de @dormeur_du_val, Rimbaud se serait retrouvé sur une plateforme comme Tumblr : des clichés flous, rêveurs, noirs mais poétiques, constellés de citations comme : « J’ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies. » (Le Bateau Ivre, 1871). Rencontré en ligne, il aurait bien eu un certain @verlaine_poetesaturnien parmi les premiers de ses abonnés…

Zola Youtubeur, Balzac et les influenceurs

Nom de la chaine :  Zola décrypte. Titres des vidéos ? Témoignages exclusifs : une journée dans l’enfer des mines de charbon (Germinal). Comment l’alcool détruit des vies ? L’histoire de Gervaise (L’assommoir). Peut-être aurait-il bien collaboré avec Stephan Bern, dans Secrets d’Histoire, pour produire un beau : « J’accuse : pourquoi l’affaire Dreyfus a bouleversé la France ? »

Balzac quant à lui, en observateur réaliste de la société, aurait suivi de près les chaines des grands influenceurs, de leur famille et les séries de télé-réalité, uniquement pour mieux les rosser à coups de commentaires : « Certains ignorent que la vie se construit par l’effort et non par l’image. Mais à quoi bon, quand le succès se mesure en vues et en « likes » (j’aime) ? » posté par @leperegoriot, le 20 mai 2024.

Ceux qui auraient raffolé de X (anciennement Twitter) 

« Le vrai secours aux misérables, c'est l'abolition de la misère » aurait « tweeté » Victor Hugo. On imagine bien le grand écrivain pulluler les « hashtags » (mots-dièse) humanitaires, pour s’exprimer sur les causes sociales de notre siècle. Il n’aurait pas hésité à accompagner ses maximes de clichés de la misère d’aujourd’hui, sollicitant le compte de l’UNICEF par de faramineuses mentions.

À propos des hashtags, #EcrasonsLInfâme serait devenu viral sous le clavier de Voltaire. Il s’agit d’une célèbre citation qui lui est attribuée, s’opposant à l’obscurantisme, au fanatisme et aux persécutions religieuses. Inutile de dire que cet « hashtag » demeure aujourd’hui aussi nécessaire qu’au siècle du philosophe des Lumières.

#MeToo, auraient clôturé Simone de Beauvoir, Sylvia Plath, Virginia Woolf ou même Montesquieu ! Ces penseurs et écrivains, connus pour avoir bien pris le parti de la femme, auraient accueilli à bras ouverts le fameux « hashtag » militant qui a permis à de nombreuses femmes de dénoncer les agressions et les injustices subies au cœur du système.

 

Ceci n’est finalement qu’une esquisse, qui éclaircit comment tout ce dont la littérature a parlé trouve inlassablement son écho dans notre monde contemporain, et que, loin de s’opposer aux écrans, elle peut en être l’alliée et la complice.

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