On reconnaît l’effet de la technologie sur tout aspect de notre vie quotidienne. Peu importe le métier, la technologie s’y est insérée profondément, marquant ainsi une nouvelle ère de vie dépendante du numérique. Parmi les domaines les plus influencés par la technologie, on trouve le monde de l’Art dont particulièrement l’art visuel qui s’est trouvé en constante évolution depuis le siècle passé.
La première évolution date depuis 1826, avec l’invention de la photo créée par le Français Nicéphore Nièpce. Les tentatives depuis ce temps-là ont contribué à l’évolution de la caméra, qui prend aujourd’hui ses formes numériques avec haute précision, ou plus simples mais disponibles à tout le monde comme la caméra du téléphone portable. La caméra a créé toute une nouvelle communauté artistique d’amateurs photos, ainsi qu’une panoplie de nouveaux métiers artistiques et techniques tels la photographie, la vidéographie, la cinématographie… Les opinions des artistes envers ce nouvel engin étaient variées : certains l’ont perçu comme une menace pour les arts traditionnels, telle la peinture, et même une menace pour la créativité artistique, la décrivant comme une simple reproduction mécanique de la réalité, et d’autres ont considéré la caméra comme une nouvelle opportunité pour étudier plus précisément les mouvements, la composition artistique… Cela s’avère clair avec les artistes de nos jours qui utilisent la photo non seulement comme référence artistique, mais aussi comme outil d’apprentissage, d’expérimentation et d’innovation, avec l’étude du mouvement, du cadre, de la composition, de la théorie de la couleur…
En outre, l’art a accueilli le digital pour créer de nouveaux concepts artistiques qui ont conduit à une révolution artistique moderne. Son origine date depuis les années 1950, avec le mathématicien et l’artiste Benjamin Francis Laposky qui a réalisé les premières images graphiques générées par ordinateur en utilisant un oscilloscope, créant ainsi un nouveau concept d’art abstrait. D’ici, la définition d’art digital ou numérique est apparue, s’appliquant à toute œuvre qui intègre un outil numérique dans sa création. Ceci a aussi donné naissance à une collection énorme de matériels modernes d’art digital, tels des tablettes et des stylos utilisés pour interagir avec l’écran appelés « Stylets » spécifiques pour dessin et animation, des applications mobiles ou sur tablettes de dessin comme « Procreate » pour les engins Apple, des logiciels de modélisation 3D, de retouche comme les logiciels Adobe… L’art digital inclut plusieurs sous-catégories telles les peintures digitales, l’art interactif, l’art vectoriel, l’animation, les NFTs… Par la suite, il est devenu l’un des arts les plus répandus dans notre monde grâce à son accessibilité et à sa demande dans de nombreux domaines reliés. Par exemple, l’animation, avec son évolution, s’est affirmée comme l’une des industries les plus rentables au monde, englobant la production de films, de séries d’animation, des jeux vidéo… L’art vectoriel s’avère aussi important compte tenu de son utilisation extensive dans le monde du développement, du marketing, du design… L’art interactif prend sa place dans le monde de la réalité augmentée et de la réalité virtuelle pour créer une expérience pleinement immersive, explorant les cinq sensations de l’Homme.
La forme numérique de l’art la plus récente est l’« AI Art », qui s’appuie fortement sur la technologie, et particulièrement sur des algorithmes et des modèles d’apprentissage permettant de générer des images. Les artistes d’IA utilisent les modèles les plus répandus et les plus précis d’aujourd’hui comme DALL-E 3, DeepDream…dans le but de créer les images souhaitées. En partant d’une description détaillée de l’image, ce qu’elle doit contenir, les couleurs, la texture, le style…, le modèle crée des images uniques non duplicables. L’artiste part donc d’une idée ou vision alimentée au modèle AI. Ce genre révolutionnaire d’Art a divulgué des avis controversés envers celui-ci parmi les artistes, où certains aperçoivent ce genre d’art comme moderne, répondant aux besoins de nos époques pour créer des images plus rapidement et le plus nécessaire, et comme outil d’exploration et d’innovation ; alors que d’autres trouvent cela comme étant un art facile, et n’approuvent pas l’utilisation de leur art dans la base de données du modèle AI puisqu’ils ne sont pas reconnus pour leur style qui va être adopté par le modèle.
Ainsi, même si on essaie tout le temps de séparer l’Art de la Technologie, et malgré le stéréotype populaire que l’Art et la Technologie s’intersectent rarement, les normes de notre société moderne prouvent que cela n’est que le contraire de notre réalité. L’art traditionnel, étant aussi bien répandu, est de plus en plus concurrencé par l’art digital, et c’est ici que la question se pose : Si l’art traditionnel devient de plus en plus rare dans le futur, l’Art sera-t-il entièrement dépendant de la Technologie ?