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Romans et récits : la fiction au service de la réalité 

  Les lecteurs ne sont plus ce qu’ils étaient. Ce n’est plus une belle couverture qui les attire ou une mystérieuse 4ème de couverture qui les pousse à acheter un livre. C’est son engagement, son impact et le message qu’il porte. Plus personne ne veut lire une romance où le seul but des personnages principaux est de trouver l’amour. Désormais, les lecteurs sont à la recherche de personnages auxquels ils peuvent s’identifier et avec qui ils partagent les mêmes dilemmes. 

Grâce à la prise de conscience collective des lecteurs, les bouquins ne sont plus de simples feuilles attachées entre elles par une belle couverture. Ils ne sont plus de simples mots couchés sur du papier. Ils sont devenus une arme à double tranchant et c’est pour cette raison que certains sont menacés de censure. Mais n’ayez crainte, si un jour les livres et les essais non fictifs viennent à disparaitre, la fiction et plus précisément la littérature de l’imaginaire (fantasy, fantastique et science-fiction) reprendra le flambeau, car elle est devenue la voix portante de nombreux messages. 

Prenons par exemple certains livres populaires du Bootok et du Bookstagram (il s’agit des communautés littéraires des applications TikTok et Instagram) comme Babel de R.F Kuang (traduit en français par les éditions De Saxus) ou même Hunger Games de Suzanne Collins (« Hunger Games » traduit par les éditions Pocket Jeunesse) qui traitent de nombreux sujets.  

Babel, dont le titre complet en anglais est « Babel : an arcane history » (Babel ou la nécessité de la violence en VF) est un roman historique Dark Academia. Autrement dit, c’est une ambiance académique sombre mêlant magie et drame en plus de remettre en question les idéaux moraux de la société. Ce roman est honnêtement une vraie claque, car ce ne sont pas seulement les dilemmes habituels de ce genre littéraire émergeant qui y sont traités, tels que : « Quelle est la différence entre le bien et le mal ? Existe-t-il vraiment une ligne qui distingue les héros des méchants ? » etc. C’est une quête d’identité où le personnage principal Robin cherche une réponse dans une marée d’adultes avides de pouvoirs et d’argent. Robin apprend à grandir au sein de l’Institut royal de traduction de l’empire britannique en pleine vague de colonialisme. Il essaye de trouver un équilibre entre son inné, sa terre mère, la Chine et son acquis, la terre qui le nourrit, l’Angleterre. Il apprendra à faire des choix et assumera les conséquences de ses actes, même s’il ne les vivra pas toujours bien. Il se fera des amis et se rendra compte à ses dépens que tout n’est pas rose dans la vie, que pour chaque action, bonne ou mauvaise, le monde tremblera et subira les conséquences. Il acceptera amèrement que toutes les actions ne peuvent pas être justifiées, que le pouvoir ne se situe pas forcément là où on le pense et que parfois le seul moyen d’y arriver, c’est la violence.  

Bref, cet ouvrage est une nécessité, quoiqu’il ne soit pas fait pour tout le monde. Une fois fini, vous regarderez le ciel, le regard hagard, le cerveau étourdi après un tel pic d’adrénaline. Voici l’effet d’un livre sur une personne. Il vous permettra de vous remettre en question, de voir les deux facettes de l’histoire avant de choisir votre camp. C’est la clé du savoir qui vous permettra de faire un choix. Voilà le vrai pouvoir des livres. 

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