À l’aube des crises multidimensionnelles traversées par notre pays, la visite du Pape Léon XIV suscite une attente singulière. Lors de sa visite au Vatican, le président Joseph Aoun a transmis au souverain pontife que les Libanais attendent sa visite avec grande impatience, voyant en elle un souffle de grâce renouvelée capable de réanimer la confiance et de raviver l’espérance collective.
Le Liban n’en est pas à son premier défi. On parle d’un pays ravagé par les problèmes continus et les échecs successifs, que ce soit l’incapacité du gouvernement à former un cabinet stable ou de subvenir aux besoins quotidiens des habitants en eau potable, électricité et carburant. De même, l’exode massif des Libanais, en particulier des jeunes, est alimenté par une perte de confiance en l’avenir. Les guerres passées, les crises économiques, politiques et sociales, sans oublier les tensions régionales, ont compromis des piliers essentiels de développement durable du Liban. Ainsi, son état actuel requiert en urgence des symboles unificateurs.
Pour son premier voyage apostolique, le pape Léon XIV a décidé de se rendre en Turquie, du 27 novembre au 30 novembre 2025, puis au Liban, du 30 novembre au 2 décembre 2025. C’est « Un Choix venu du cœur » a expliqué le nonce apostolique au Liban, Paolo Borgia, en réponse à la question sur les raisons pour lesquelles le pape a choisi le Liban comme première destination de ses voyages apostoliques. Par ailleurs, ce déplacement pontifical vient souligner la capacité du peuple libanais à puiser dans sa vie spirituelle une énergie de résilience transformant chaque épreuve en appel à l’unité et la persévérance.
La visite papale au Liban en cette fin de novembre allie une profonde dimension spirituelle et un message mondial. Elle soutient la foi des communautés chrétiennes, encourage la réconciliation et l’espérance au sein d’un pays en crise. Sur la scène internationale, elle attire l’attention sur les défis libanais et transmet un appel fort à la paix, à la solidarité et au dialogue.
Le Liban reste un pays pour lequel il vaut la peine de se battre. Son peuple, animé d’une foi profonde et d’une piété héritée de multiples générations, porte en lui la flamme de l’espérance et de la résilience.
Au cœur de ces épreuves, la visite annoncée du pape Léon XIV au Liban rappelle aux Libanais l’importance de la foi et de la solidarité. En se rassemblant, priant et s’entraidant, ils montrent que la spiritualité dépasse la tradition : elle est une force vitale qui soutient le pays et nourrit l’espérance malgré les crises.
La visite pontificale prévue n’effacera pas les blessures du Liban mais ravivera une flamme d’espoir dans le cœur des Libanais. L’appel du pape Léon XIV est un appel à la paix, à l’espérance et à la solidarité qui résonne comme une invitation à redécouvrir le sens de la vie en société et à puiser dans les ressources profondes d’un peuple qui, malgré les tempêtes, refuse de sombrer.
Pour le Liban, pays « message », la visite pontificale se présente comme un moment clé qui rappelle que la reconstruction et le changement ne se limitent pas aux infrastructures mais commencent dans le cœur de chacun d’entre nous, membres de la société, dans le respect, le dialogue et la solidarité.