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Février n’est pas seulement le mois des amoureux. Février est également le mois consacré à la santé du cœur et à la sensibilisation des maladies cardiovasculaires, en particulier les cardiopathies congénitales. 

Les cardiopathies congénitales sont caractérisées par une malformation cardiaque se manifestant au niveau du cœur durant le développement fœtal et perturbant le fonctionnement normal de l’organe. Elles sont aussi considérées comme des maladies cardiovasculaires puisqu’elles affectent le cœur et les vaisseaux sanguins. 

Ces malformations cardiaques peuvent être classées en deux catégories : les cardiopathies congénitales non-cyanogènes et cyanogènes.  

En premier lieu, parmi les cardiopathies congénitales non-cyanogènes, on trouve des anomalies de communication entre les compartiments cardiaques ou les deux régions cardiaques ne devant pas être normalement reliées communiquent par un trou dans la paroi du cœur. Par ailleurs, pendant la vie fœtale, il existe un petit canal artériel reliant l’artère pulmonaire et l’aorte qui est supprimé en temps normal après la naissance. Lorsque ce canal persiste, il gêne la fonction cardiaque et peut engendrer une hypertension artérielle pulmonaire. On distingue aussi des rétrécissements-ou sténoses-des artères, des veines ou des anomalies des valvules cardiaques impactant le passage du sang. 

En second lieu, il existe plusieurs cardiopathies congénitales cyanogènes. D’abord, on identifie la tétralogie de Fallot, syndrome combinant plusieurs malformations cardiaques : une communication interventriculaire, une sténose pulmonaire et une hypertrophie du ventricule droit. Ensuite, on distingue la transposition des gros vaisseaux où les artères du cœur sont inversées. Enfin, on retrouve les atrésies pulmonaires et tricuspides se caractérisant par une mauvaise fermeture des valvules du même nom, perturbant la circulation du sang entre l’oreillette et le ventricule et entraînant des problèmes d’oxygénation du sang. 

En ce qui concerne l’étiologie, ces pathologies sont dues à des anomalies du développement du cœur durant la période fœtale. Dans la plupart des cas, la cause de ces anomalies n’est pas connue. Parmi les causes connues, on retrouve : certaines anomalies génétiques héréditaires et anomalies chromosomiques telles que la trisomie 21 ou le syndrome de Turner, l’exposition du fœtus à des infections de la mère-diabète, rubéole, etc.-, la prise de médicaments thérapeutiques, certains facteurs environnementaux comme la pollution de l’air ou la consommation de tabac, d’alcool ou encore la prise de médicaments durant la grossesse.  

Pour ce qui est de la symptomatologie, les malformations cardiaques congénitales présentent des symptômes quasi-similaires à ceux d’autres maladies cardiovasculaires et cardiorespiratoires. Par exemple, on retrouve une insuffisance cardiaque qui se traduit par une accélération du rythme cardiaque et de la respiration, un essoufflement, une fatigue intense. Une cyanose-une coloration violacée des extrémités, des lèvres-et une froideur peuvent apparaitre au niveau de la peau. De même, des problèmes d’alimentation et de prise de poids se présentent souvent chez des nourrissons. 

De plus, la réalisation d’un diagnostic permet l’étude des symptômes ainsi que les antécédents médicaux et familiaux. Après la naissance, lorsque des symptômes évocateurs apparaissent, les premiers examens pratiques sont des imageries : l’exploration du cœur par IRM, radiographie ou échographie afin de visualiser d’éventuelles anomalies de structure. Pour déceler des anomalies du rythme cardiaque, une électrocardiographie peut être effectuée. 

 Parallèlement aux examens d’imagerie, des tests génétiques sont réalisés pour rechercher une mutation. De même, une autre analyse peut être accomplie : l’oxymétrie du pouls visant à la saturation en oxygène du sang, dont la perturbation peut signaler une affection cardiaque ou pulmonaire.  

Parfois, pour explorer les vaisseaux et les cavités cardiaques dans le but de rechercher une malformation, il est nécessaire de réaliser un cathétérisme cardiaque ; une procédure qui consiste à introduire un cathéter dans une artère via la cuisse ou le bras afin de remonter jusqu’au cœur. 

Le traitement des malformations cardiaques congénitales varie selon la sévérité, allant d’un simple suivi minutieux pour les atteintes bénignes à une prise en charge chirurgicale rapide pour d’autres pathologies. D’une part, dans le cas des traitements médicamenteux, les médicaments servent à traiter les conséquences de la malformation, comme la modification de la pression artérielle ou du rythme cardiaque. D’autre part, certaines cardiopathies congénitales nécessitent une chirurgie ou d’autres interventions, telles que des interventions de cathétérisme cardiaque pour réparer des trous simples dans le cœur, pour élargir des zones rétrécies, une intervention coronarienne percutanée afin de réparer ou remplacer les valvules cardiaques défectueuses ou l’implantation transcatheter de valvule aortique, de manière à placer une valvule aortique artificielle par-dessus celle qui est endommagée.  

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