Dès le début, le Liban a été un terreau fertile de résistance face aux puissances extérieures. De l’époque phénicienne jusqu’aux luttes contemporaines, le pays a toujours été marqué par la persévérance de ses habitants face aux diverses occupations. Au cœur de cette dynamique, le Liban Sud se distingue particulièrement en tant que région ayant enduré et résisté aux défis imposés par les forces étrangères, tout en cherchant à préserver son identité et son lien profond avec la terre. Ce processus a atteint un tournant majeur le 25 mai 2000, après 22 années d’occupation israélienne, avec le retrait des forces israéliennes, résultat de la pression exercée par une résistance née de la population locale.
Ainsi, ce retrait a permis à une grande partie de la population de retrouver une forme de souveraineté sur son territoire. Cependant, le 26 janvier 2025, après l'entrée en vigueur d'un accord de cessez-le-feu, la population du Sud a pris la décision de revenir sur ses terres, bien que le retrait israélien des villages libanais n’ait pas été totalement effectué. Ce geste marque une nouvelle étape dans la lutte du peuple libanais pour la restitution de ses droits et la préservation de son héritage.
L'invasion israélienne de 1982 entraîne l’instauration d’une « bande de sécurité » au Liban Sud, placée sous le contrôle de l’armée israélienne et de l’Armée du Liban Sud (ALS), une milice alliée à Tel-Aviv. Cependant, face à cette occupation, une résistance locale se structure progressivement, adoptant une stratégie de guérilla de plus en plus intense au fil des années. Dans les années 1990, les opérations militaires ciblant les positions israéliennes et celles de l’ALS se multiplient, renforcées par l’introduction de nouveaux armements. Malgré deux offensives israéliennes majeures en 1993 (Opération Accountability) et 1996 (Opération Raisins de la colère), la résistance, plus déterminée que jamais, persiste.
À partir de 1999, les pertes israéliennes s’accentuent et l’ALS commence à s’effondrer, notamment après des événements stratégiques comme l’embuscade d’Ansariyeh en 1997. En avril 2000, l’attaque de la caserne d’Aaramta précipite la chute de l’ALS, forçant Israël à accélérer son retrait, qui s’achève en mai 2000, mettant ainsi fin à près de deux décennies d'occupation et permettant aux populations locales de retrouver leurs villages.
Parallèlement, en septembre 2024, la guerre entre le Liban et Israël éclate suite à l’offensive du Hezbollah en soutien à Gaza, après l’opération "Toufan Al-Aqsa" menée par le Hamas en octobre 2023. Ce conflit, marqué par des violences extrêmes, conduit à l'assassinat de plusieurs hauts responsables du Hezbollah, dont le secrétaire général, le martyr Sayyed Hassan Nasrallah. Un crime israélien notoire se note aussi : l’explosion des pagers. La guerre prend fin avec un cessez-le-feu le 27 novembre 2024, avec un retrait israélien prévu sous 60 jours, jusqu’au 26 janvier 2025. Cependant, Israël maintient une présence militaire dans certaines zones du Liban Sud. Malgré cette occupation, les habitants de ces villages ont décidé de revenir le même jour, confrontés à des conditions difficiles et à une violence continue.
Le Liban Sud incarne l’esprit indomptable de ses habitants, qui ont toujours défendu leur liberté malgré les souffrances imposées par les occupants successifs. Cette persévérance a culminé en 2000 avec le retrait des forces israéliennes après 22 ans d'occupation. Cependant, la lutte pour la souveraineté ne s'est pas arrêtée là. En dépit des appels à la normalisation, le peuple du Sud demeure ferme dans son rejet de toute forme de compromis avec Israël, estimant que ce refus relève d’une question de dignité et de justice. Ainsi, leur retour témoigne de leur volonté de maintenir leur souveraineté, malgré les souffrances passées et présentes.
Le 26 janvier 2025, lors du retour des habitants, le bilan a été lourd : 22 martyrs et 124 blessés. Ce retour n’est pas seulement symbolique, c’est un acte de résistance ; à l’inverse, les habitants des colonies israéliennes du nord d’Israël n'ont pas choisi de revenir. Cela met en lumière une différence essentielle : lorsque l’on est enraciné dans cette terre, le lien devient indestructible.
Cette résilience rappelle l’idée nietzschéenne de la volonté de puissance, où l'individu ou un peuple, en dépit des obstacles et de l’oppression, cherche à se dépasser, à se réinventer et à maintenir son lien avec sa terre, son identité et son héritage. Cela illustre la distinction entre ceux qui appartiennent à cette terre et ceux qui l’occupent sans en partager l’histoire.