Les fascinantes dimensions du droit ne s’appliquent pas seulement à la justice et la politique : loin de se limiter à des procédures civiles ou au maintien de l’ordre des relations internationales, elles s’infiltrent dans des disciplines qui, à première vue, ne reposent pas sur elles.
Un exemple intéressant serait son application dans le domaine médico-légal, terme qui englobe l’ensemble des règles, activités, procédures et sanctions auxquelles doivent se conformer les professionnels de la santé. Il est important de noter qu’au Liban, ce sont les syndicats et les ordres respectifs de chaque profession – dentistes, pharmaciens, médecins, infirmiers, physiothérapeutes – qui fixent leur règlement respectif. De ce fait, qu’il s’agisse de démarches à suivre en cas d’infraction de ce règlement, de limites à respecter quant aux apparitions des adhérents ou même de la hiérarchie de l’organisation syndicale, le repère suivi varie selon le métier en question.
C’est ici que l’importance de ce domaine se concrétise : prenons, à titre d’exemple, l’Ordre des Médecins. Les codes à suivre varient entre les critères requis pour l’affiliation et, comme mentionné auparavant, les limites à respecter lors des apparitions publiques. Mais, réellement, que signifie cela ? La situation la plus banale est l’entrevue avec un médecin lors d’une émission télévisée. Un autre scénario serait l’étendue de la publicité médicale.
Il est permis aux médecins de préciser leur spécialité et d’ajouter leur numéro de téléphone, mais non de faire ouvertement leur publicité : ces modalités sont régies par des lois ni trop récentes ni trop vieilles. Or, en 2024, le monde fonctionne à travers le marketing et les publicités. Cela voudrait-il dire que les annonces des médecins sur les réseaux vont à l’encontre des limites fixées par l’ordre ?
La réponse : oui et non. En médecine, il existe très peu de choses qui soient vraies à 100 %. Lorsqu’une ‘’ pub’’ de médecin apparait sur Instagram, elle semble clarifier la plupart du temps certains concepts ou répondre à des questions fréquentes. Jusqu’ici, aucune complication n’apparait. Le paradoxe réside dans des situations plus délicates : Par exemple, lorsque le nom d’un traitement apparait. Y a-t-il plus qu’un avis scientifique sur la prise d'un médicament ? Serait-on en train d’encourager les internautes à sa consommation ou sommes-nous juste uniquement en train d’expliquer son fonctionnement ? Serait-ce – dans des cas extrêmement rares – un traitement non validé par les organisations de la santé ?
Par la suite, à cause d’une absence de transparence et d’une éventuelle violation de l’éthique professionnelle, certains utilisateurs deviennent mal informés et influencés par des opinions biaisées.
On peut donc percevoir l’importance du droit dans la vie courante, y compris dans la médecine, ainsi que les dangers issus de la négligence de ce secteur – comme tant d’autres – dans notre pays. L’absence de lois récentes s’appliquant à notre vie moderne s’avère être un fardeau pesant, malgré les tentatives de leur mise à jour par les syndicats.