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Les lettres françaises : une plume qui continue d’écrire

L’USJ est une macédoine de plus de 80 spécialités touchant tous les domaines imaginables, réparties dans sept campus. Nous trouvons les habituels comme la médecine, le génie et le droit, mais certaines spécialités font lever les sourcils de plus d’un : les lettres françaises, bien logées au cœur de la FLSH.

Tout commence en 1976 lorsque la FLSH est née afin de prendre la relève de l’École de Lettres de Beyrouth, selon la volonté de ses anciens responsables. Les lettres françaises évolueront au CSS avant d’être déplacées en 2000 vers le CSH. Bien que le nombre d’étudiants ait diminué, il résiste encore et toujours.

Le cursus est divisé en plusieurs modules : Littérature, Approches critiques, Langue, Arts et Civilisations, La littérature à l’école, Éditions et médias. Il se renouvelle en pratiquant l’interdisciplinarité, comme avec le département de philosophie. Pour plus d’informations, Stéphanie Jabre, l’actuelle cheffe du département, répondra à nos questions :

1.En quoi les lettres françaises sont si importantes pour la société libanaise ?

Les lettres, la littérature, sont essentielles dans toute société, et peut-être particulièrement importantes dans la société libanaise qui traverse plusieurs crises depuis la création du Grand Liban. La solution est entre les mains des sciences humaines (littérature, philosophie, histoire, sociologie, géographie, psychologie), qui seules peuvent nous aider à réfléchir sur nos problèmes, à les aborder avec un regard critique, pour agir efficacement. La médecine, le droit, le génie, les finances sont certes d'une utilité cruciale dans toute société moderne, mais la littérature n'est pas moins utile, au contraire. Face aux crises multiples auxquelles nous faisons face, la littérature est plus que jamais nécessaire, parce que c'est par le débat d'idées et leur transmission qu'on peut agir sur le monde.

2. Malgré les circonstances actuelles, comment parvenez-vous à faire vivre le département ?

Malgré les circonstances, le département est toujours vivant, quelles que soient les circonstances et les difficultés que traverse le pays. À part nos cours, nous organisons des tables rondes, des colloques, des partenariats et des projets de recherche avec des universités étrangères. Les crises ne freinent nos activités, au contraire : elles nous poussent à la réflexion. Par ailleurs, nous aidons beaucoup nos étudiants à réussir, par les aides financières et les bourses que nous assurons.

3. Lorsqu’un lycéen vous demande pourquoi faire des études de lettres, que lui répondez-vous?

Les études de Lettres permettent de se spécialiser dans un domaine passionnant et très demandé en ce moment sur le marché du travail : nos étudiants trouvent très vite un travail, parfois avant même d'avoir fini leur licence. 

Notre département offre la possibilité d'écrire et de développer le style et la créativité avec des travaux de création, des ateliers d'écriture, des rencontres avec des écrivains. D'ailleurs, plusieurs de nos enseignants sont des écrivains confirmés !

 

« À mon avis, cette licence m’a beaucoup inspiré, affirme Maria-Rebecca Wehbé, étudiante en deuxième année. Je suis venue à l’université en me demandant si j’ai fait le bon choix car j’ai voulu faire une licence en Histoire de l’art, non disponible au Liban. Mais mes camarades m’ont beaucoup encouragé et ma passion s’est renforcée. Les cours sont passionnants, en plus de la culture et de l’esprit critique. Et les profs sont encourageants. »

 

« Au niveau académique, l’USJ possède un panel d’unités d’enseignement enrichissantes intéressantes qui font travailler à la fois l’esprit critique et l’esprit analytique. Ceci se manifeste notamment à travers l’approche transversale de toutes les compétences travaillées. » Affirme Mia Hreibi, une ancienne du département.

 

           Pour conclure, reprenons les mots de Saint John-Perse prononcés lors de son allocution au banquet Nobel : “Et c’est assez pour le poète d’être la mauvaise conscience de son temps.” 

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