Dans les régimes démocratiques que l'Histoire a connus, le peuple était la source du pouvoir régnant. C'est lui qui cherche à réaliser les objectifs des intérêts primitifs et trace le mécanisme du cours des événements. Donc, sans aucun doute, un gouvernement prévalant reflète l'image de ses représentants. Par conséquent, un État corrompu est à l'origine d'un peuple corrompu. Le Liban, lui, est le meilleur exemple qu'on puisse donner à ce propos. Au cœur de la population libanaise, réside une portion du peuple qui a fait -par excellence- preuve de mauvaise foi, surtout durant les circonstances actuelles auxquelles le pays fait face. 

Cet aspect de corruption du citoyen libanais s'est tout d’abord manifesté à travers les commerçants monopolistiques qui ont détenu en exclusivité les produits et les matières essentiels et indispensables à la poursuite de la vie quotidienne. Le marchand libanais est allé si loin dans son obscénité qu'il a pu dire aux clients lors de leurs courses : « S'il vous plaît, arrêtez d'acheter, nous augmentons les prix ». Ainsi, en raison de la cupidité du commerçant libanais, les prix ont commencé à augmenter trois fois plus que leur valeur initiale en une seule journée, ce qui a considérablement réduit la capacité d'achat et a exacerbé la crise économique accablante. Cela s'ajoute à la dissimulation des produits de base par les monopoleurs, y compris les produits de première nécessité tels que le lait pour nourrissons, les médicaments et les carburants, et à les faire sortir du pays en contrebande, profitant non seulement de leur vente, mais aussi du soutien des prix par l'État. 

    Donc, la scène au Liban ressemble à une forêt dans laquelle les forts dévorent les vulnérables sans aucune pitié, ce qui a conduit le pays à devenir comme Sodome et Gomorrhe, mais cette fois, ce n'est pas Dieu qui le brûle, mais c'est son propre peuple, ce peuple qui ne cesse pas de maudire ses dirigeants, oubliant qu'ils se ressemblent comme deux faces d'une même pièce.