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Parmi les experts des relations pathologiques: les narcissiques et les borderlines

Similaires, mais différents: qui sont les narcissiques et les borderlines ?

Lorsque l’on entend parler de « narcissique, » beaucoup sont surpris d’apprendre qu’il s’agit en réalité d’un trouble de la personnalité qui peut être diagnostiqué, et non pas d’un simple trait de caractère. Ce trouble fait partie du cluster B des troubles de la personnalité, qui comprend également le trouble de la personnalité limite, aussi connu sous le nom de Borderline Personality Disorder (BPD). Moins connu que Narcissistic Personality Disorder (NPD), il joint de nombreux symptômes associés à de sévères instabilités émotionnelles, relationnelles et comportementales. 

 

Quel est le plus grand problème de ces types/troubles de personnalité ?

Les deux troubles sont en quête de validation, mais pour des raisons différentes. Alors qu’un narcissique recherche l’admiration des autres pour se sentir supérieur, un borderline va vouloir cette admiration pour retrouver un (faux) sens d’identité et pour ne pas (re)tomber dans la haine de soi.

 

Quels sont les comportements les plus communs qu’ils adoptent envers leurs « cibles » ?

Selon la psychologue clinicienne Ramani Durvasula, lorsqu’un narcissique a une « cible » en vue, il va principalement chercher à la détruire mentalement pour qu’elle l’admire. La plupart des narcissiques vont prioriser des victimes ayant des traumatismes et une faible estime d’elles-mêmes et qui sont surtout très empathiques. Les narcissiques voient dans ces caractéristiques une infériorité psychologique à exploiter. Ils vont souvent causer des conflits, pour ensuite rejeter la faute sur leurs partenaires. Ces derniers, choisis méticuleusement pour ne pas avoir une idée claire de ce qui leur arrive, vont croire le narcissique et s’excuser. Les pardons répétés et les tentatives de se faire pardonner sont perçus comme des louanges pour le narcissique, alors, il va abuser de ce schéma jusqu’à ce que la victime craque.

Cependant, un borderline ne voit pas les cibles comme inférieures à lui, mais, le plus souvent, comme supérieures. Or, un borderline - qui n’est pas traité en thérapie - s’attache rapidement et profondément aux gens qu’il apprécie et ressent une angoisse terrible concernant l’abandon. Ainsi, il s’adonne à un travail d’asservissement envers les personnes sur lesquelles il a une fixation, au point de s'effacer lui-même, aux dépens d’un amour soit temporaire, soit factice, puisque le masque du partenaire ou de l’ami idéal ne dure jamais éternellement.

 

La recette du désastre: les couples formés par un narcissique et un borderline

L’un qui cherche l’admiration, l’autre qui ne demande qu’à admirer. Sur le papier, ces deux troubles de la personnalité semblent faits l’un pour l’autre. 

Toutefois, selon le psychiatre docteur Alok Kanojia, les borderlines, n’ayant pas un sens d’identité solide, vont l’accrocher sur les personnes qu’ils aiment, notamment sur leurs partenaires. Or, les manipulations du narcissique peuvent fonctionner, mais seront toujours accompagnées par une explosion intense d’émotions de la part du borderline qui perçoit la moindre petite chose comme un signe de rejet. Ainsi, au lieu de penser à sa peur de l’abandon, le borderline va se laisser emporter par sa haine et repousser sèchement son partenaire, avant de ressentir une culpabilité d’avoir perdu la personne qui stabilise momentanément leur identité. L’étape suivante fait qu’il va supplier le narcissique de rester ensemble, ce qui, évidemment, va satisfaire ce dernier d’être à nouveau mis sur un piédestal.

Et ce cycle recommence, jusqu’à ce que le borderline s’abandonne entièrement à la haine de se sentir rejeté à multiples occasions et rompt définitivement avec le narcissique.

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