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La Grandeur d’une Nation : Charles De Gaulle et la politique étrangère de la 5ème République Française

Charles De Gaulle (1890 - 1970) était le grand homme de la France au 20ème siècle. Figure emblématique de la Résistance au nazisme, le général entra dans la légende avec son fameux Appel du 18 Juin 1940 et son rôle durant la Seconde Guerre Mondiale (1939 - 1945). Prenant sa retraite après la Victoire, il est rappelé au pouvoir en 1958 durant la Crise Algérienne et devient le père fondateur de la 5ème République Française, régime toujours en vigueur, qu’il présida pour plus de 10 ans. 

Cette période de prospérité verra la création de nouvelles institutions et un fort développement économique qui transforma la France en la 3ème puissance mondiale au cours des années 1960. De Gaulle cherchait ainsi à maintenir l’indépendance et la grandeur de son pays face aux courants antagonistes américains et soviétiques de la Guerre Froide (1945 - 1991). 

La construction de cette politique visant à faire rayonner un état commença par son perfectionnement interne à travers l’adoption de politiques adaptées. Ces réformes nécessaires suivaient une vision claire pour atteindre des finalités déterminées. Les larges compétences conférées au Président de la République lui permirent d’accomplir ces projets. 

L'essor économique des 30 Glorieuses permit à une industrie française florissante d’offrir emplois, biens et services à la population dont le niveau de vie ne cessait d’augmenter. L’excellence intellectuelle contribua à des innovations telles que l’avion supersonique Concorde ainsi que le TGV. L’infrastructure évolua avec l’apparition des autoroutes et des aéroports. Le pays est alors plus connecté que jamais. Par la recherche, la France acquit ses bombes atomiques et adopta l’énergie nucléaire. Elle produisait ses propres armes et les exportait aussi à l’étranger. André Malraux, grand homme de lettres et Ministre de la Culture, œuvrait à promouvoir le patrimoine Français alors que l’architecte Le Corbusier construisait les villes de demain. 

La renaissance de la France en grande puissance moderne ne put se faire que par son abandon de l’aventure coloniale. À peine la Libération achevée, l’autorité française est contestée à travers ses territoires. Affaiblie et ruinée, elle n'est plus en mesure de contrôler des colonies qui cherchent à devenir indépendantes lors des conflits tels qu’en Indochine (1946 - 1954) et en Algérie (1954 - 1962). De Gaulle préfère l’utilisation de la diplomatie et de l’influence pour préserver des relations privilégiées avec les anciennes possessions. L’enseignement de la langue française et l’utilisation du franc sont des atouts importants de ce soft power. 

De Gaulle cherche aussi à contester la domination américaine sur l’Occident. La France se retire du Commandement Intégré de l’OTAN en 1966, fermant par la suite les installations militaires étrangères sur son territoire et assurant une doctrine nucléaire indépendante. Le président effectue également plusieurs voyages dans le Bloc de l’Est et reconnaît la République Populaire de Chine face à Taïwan en 1964, suite à la rupture Sino-Soviétique. 

Il désirait ainsi défier la logique des blocs en renforçant l’Europe continentale, la transformant en un modèle de voie alternative à suivre dans le monde bipolaire de l’époque. Au début, hésitant à collaborer avec l’Allemagne de l’Ouest, il finit par avoir une relation productive avec le Chancelier Konrad Adenauer qui posa les bases de la réconciliation Franco-Allemande, pas essentiel vers le développement de l’Union Européenne. Il en exclut par ailleurs le Royaume-Uni qu’il juge trop proche des Américains et plus apte à coopérer avec son propre Commonwealth. 

La politique étrangère qu’a menée De Gaulle avait cependant ses limites, de par l’instabilité interne causée par l’OAS et le Mouvement de Mai 68. Si les successeurs du président  chercheront à l’imiter, ils ne purent l’exécuter avec tant de succès. 

Le contexte géopolitique a bien changé avec l’avènement d’un monde unipolaire américain, le renforcement de l’Union Européenne et le manque de dirigeants au calibre suffisant.

Reste néanmoins une nostalgie de cette époque où un dirigeant marqua son temps en agissant tel le dernier des géants. 

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