Les Recteurs de l'Université Saint-Joseph
Auguste Tardy : Recteur de 1876 à 1877 et de 1884 à 1887
Né dans la Drôme, il rejoint la Compagnie de Jésus en 1865. Régent
à Beyrouth en 1868, il étudie l’arabe tout en enseignant au Collège.
Ordonné prêtre en 1875, il revient à Beyrouth en 1876 pour y être
Recteur de l’Université Saint-Joseph. Directeur général des religieuses
des Saints-Coeurs, il se déplace aussi beaucoup entre les résidences :
Saida, Damas, Bikfaya, Zahlé, Alep. « Peu de pères ont entendu autant
de confessions que lui, même quand il était Recteur de l’Université ».
Rémi Normand : Recteur de 1877 à 1881
Né dans la Drôme, jésuite en 1851, il apprend l’arabe au cours de deux
séjours en Algérie. Il arrive à Beyrouth en 1861 ; il restera en Orient
jusqu’à la fin de sa vie. Il contribue à fonder en 1872 la Résidence de
Damas. En tant que Supérieur de la Mission de Syrie (1876-1887), il
sera également l’un des fondateurs de la Mission d’Égypte, avec son
séminaire pour la formation du clergé, les deux collèges du Caire et
d’Alexandrie, et de la Mission d’Arménie – sans oublier son rôle dans
la mise en place de la Faculté de médecine de l’USJ.
Julien Henri : Recteur de 1881 à 1884
Né à Avignon, jésuite en 1862, prêtre en 1876, il s’installe à Beyrouth
pour apprendre l’arabe et devient Recteur en 1881, au moment de la
mise en place des Facultés de théologie et de médecine. Il s’installe
ensuite à Alep, puis à Homs où il continue ses leçons d’arabe et
exerce différentes fonctions. Il se distinguera par son dévouement
au moment de la terrible épidémie de choléra de 1891. Il décède à
Beyrouth.
François Terrasse : Recteur de 1887 à 1890
De nationalité française, jésuite en 1852, prêtre en 1865, il sera le
formateur spirituel des premiers pères blancs en Algérie entre 1871 et
1875, ce qui le fait remarquer par Mgr Lavigerie. Il ne fera qu’un séjour
de trois ans en Orient, en tant que Recteur de l’Université. Il décède
en France en 1922.
Gabriel Eddé : Recteur de 1890 à 1897
Né à Alexandrie d’une famille maronite originaire du Liban, il étudie
en France et au Séminaire de Ghazir. Jésuite en 1866, prêtre en 1881,
professeur et préfet des études arabes et classiques à Alexandrie et à
Beyrouth, il sera le premier Recteur « oriental » de l’Université, avant
d’être Recteur du Collège du Caire et Supérieur de la résidence d’Alep.
Il fut un orateur très apprécié en arabe, français et anglais.
Lucien Cattin : Recteur de 1897 à 1901, de 1907 à 1910 et de 1919 à 1921
De nationalité suisse, jésuite en 1868, prêtre en 1882. Outre la position
de Recteur de l’Université à trois reprises, il a occupé celle de Préfet
du Collège de Beyrouth (1885-1886), Recteur du Collège d’Alexandrie
(1887-1895), Supérieur de la Mission (1901-1907), et de Tanail (1925-
1929), où il décède. L’oeuvre de sa vie aura été la Faculté de médecine
dont il a été le Chancelier de 1895 à 1913 et de nouveau de 1921 à 1923.
Il la dote de son nouveau campus rue de Damas. Il a été à l’origine de
la construction de l’Hôtel-Dieu de France.
Léon Clerc : Recteur de 1901 à 1904
Français, jésuite en 1873, prêtre en 1882, il passe quinze ans au
Proche-Orient dont onze à Ghazir, y occupant diverses fonctions.
Il fut ainsi Préfet des études et professeur au Juvénat (1890-1894),
Recteur et Maître des novices (1895-1901) avant de devenir Recteur de
l’Université. Il finit ses jours en Algérie.
Henri Gressien : Recteur de 1904 à 1907
Français, jésuite en 1878, il ne demeure que peu d’années au
Proche-Orient où il est Recteur de l’Université et Chancelier de la
nouvelle Faculté orientale. Il sera l’artisan du nouveau Règlement
de la Bibliothèque orientale. De retour en France, il prend en
charge notamment l’organisation de retraites spirituelles pour
ecclésiastiques. Il décède à Lyon.
Antoine Foujols : Recteur de 1910 à 1919
Français, jésuite en 1866, il séjournera au total 18 ans en Orient. Entre
1884 et 1890, il sera Vice-Recteur du Collège du Caire et Directeur
du Séminaire copte ; entre 1890 et 1895, il est Vice-Recteur et Maître
des novices à Ghazir ; entre 1895 et 1898, il est Recteur du Collège
d’Alexandrie. Recteur de l’USJ à partir d’août 1910, il est expulsé par
les autorités ottomanes en novembre 1914.
Claudius Chanteur : Recteur de 1921 à 1927
Français, jésuite en 1888, prêtre en 1897, il sera Préfet du Collège
d’Alexandrie (1903-1905), Provincial de Lyon (1912-1918). Il participe à la
fondation des Écoles de droit et d’ingénieurs. Supérieur de la Mission
(1918-1921 et 1927-1933), il sera également Recteur de l’Université, puis
Supérieur et Chancelier de la Faculté de médecine pour de longues
années (1927-1942). Il fonde la Mission alaouite. Il finit sa vie au Caire
où il décède.
Christophe de Bonneville : Recteur de 1927 à 1930
Né en Seine-et-Marne, il passe sa jeunesse en Algérie. Jésuite en 1907,
prêtre en 1923, il est directeur du Cercle de la Jeunesse Catholique de
Beyrouth (1925-1927), Recteur de l’Université, Provincial de Lyon (1930-
1936), Supérieur de la Mission de Syrie (1936-1937), de la Mission du
Proche-Orient (1937-1939), de la Vice-Province du Proche-Orient (1939-
1949) et Recteur du Collège du Caire (1945-1947) où il meurt.
Jean-Baptiste Costa de Beauregard : Recteur de 1930 à 1936
Français, jésuite en 1895, il passe au total 8 années au Proche-
Orient. Entre 1904 et 1906, il est au Collège d’Alexandrie, professeur
d’humanités, puis de rhétorique et entre 1930 et 1936, à Beyrouth, en
tant que Recteur de l’Université. Il fut aussi Recteur du scolasticat
de théologie (1919-1924), Provincial de Lyon (1924-1930) et Maître des
novices (1936-1942). Il décède à Annecy.
Charles Sautier : Recteur de 1936 à 1938
Savoyard, jésuite en 1903, prêtre en 1917, il est scolastique en régence
à Beyrouth (1910-1913) où il s’établit définitivement en 1922. Il cumule
alors les fonctions : Directeur du Séminaire oriental (1925-1947),
Supérieur de la Mission (1933-1936) et Recteur de l’Université. Il sera
père spirituel au Petit Séminaire de Ghazir (1947-1960). Sa vie aura été
en grande partie dédiée à la formation de prêtres, pour le Liban et la
Syrie en particulier. Il décède à Beyrouth.
Jacques Bonnet-Eymard : Recteur de 1938 à 1945
Né à Grenoble, jésuite en 1920, prêtre en 1935, il est Recteur de
l’Université, ensuite Provincial (1945-1951). Il fait construire le Collège
de Jamhour, sera Supérieur de Beyrouth, Taanail, Jamhour, Saint-
Grégoire… Il recevra plusieurs décorations : la Légion d’honneur,
l’Ordre national du Cèdre et la Croix polonaise du mérite.
Victor Pruvot : Recteur de 1945 à 1951
Né à Marseille, jésuite en 1917, prêtre en 1931, il est Régent à Beyrouth
entre 1921 et 1924. Il étudie l’arabe à Bikfaya (1924-1925). Directeur
du Cercle de la Jeunesse Catholique d’Alep (1932-1934 et 1935-1945),
il sera Supérieur de la Résidence à partir de 1937 avant de devenir
Recteur de l’Université, charge qu’il cumule un temps avec celle
d’Administrateur du Vicariat apostolique d’Alep (1947-1949).
Charles Chamussy : Recteur de 1951 à 1958
Français, jésuite en 1908, prêtre en 1923, il séjourne en Orient entre
1951 et 1961. Recteur du scolasticat de théologie (1930-1937 et 1943-
1949), il est envoyé au Liban en tant que Recteur de l’Université et du
Collège en même temps jusqu’en 1953. Avec lui, la position de Recteur
de l’USJ acquiert une plus grande dimension académique tout en
gagnant en visibilité. Il sera père spirituel à Jamhour (1958-1961) avant
d’être rappelé en France.
Alban de Jerphanion : Recteur de 1958 à 1965
Né à Lyon, jésuite en 1918, prêtre en 1933, toute sa vie apostolique se
déroulera quasiment au Liban. Il enseigne la littérature au Collège
Saint-Joseph avant d’en devenir le Préfet (1934-1945). Il sera ensuite
Directeur du Cercle de la Jeunesse Catholique de Beyrouth (1945-1948),
Vice-Chancelier de la Faculté de médecine (1948-1953), Chancelier de
l’École d’ingénieurs (1953-1965 et 1966-1974), Recteur de l’Université,
puis procureur du Collège de Jamhour jusqu’à sa mort, victime de la
guerre.
Abdallah Dagher : Recteur de 1965 à 1972
Né à Bikfaya, jésuite en 1935, prêtre en 1945, il est Préfet des études
arabes au Petit Séminaire de Ghazir avant d’en devenir le Recteur.
Premier provincial de la nouvelle Vice-Province du Proche-Orient
(1957), il devient ensuite Recteur de l’USJ, puis Supérieur régional
de la Compagnie de Jésus au Liban (1968-1972), Supérieur de la
communauté de Jamhour (1977-1983), et Supérieur de Bikfaya (1983-
1989).
Edouard Mouracadé : Recteur de 1972 à 1975
Né à Beyrouth, jésuite en 1932, prêtre en 1944, il est Directeur de
Séminaire oriental (1942-1945 et 1960-1967), professeur de théologie
dogmatique à l’USJ (1948-1971), Directeur de l’Imprimerie catholique
(1952-1955), Recteur du Collège de Jamhour (1955-1960), Préfet d’Études
et Doyen de la Faculté de théologie de l’USJ, Supérieur des Jésuites du
Liban (1971-1977), Recteur de l’Université, Supérieur de Bikfaya (1977-
1980), Directeur des écoles jésuites de la Bekaa et responsable de la
gestion du domaine de Taanail en 1980
Jean Ducruet : Recteur de 1975 à 1995
Né le 25 février 1922 à Bourg-en-Bresse (France), Jean Ducruet entre
en novembre 1942, à l’âge de vingt ans, au noviciat de la Compagnie
de Jésus, à Mongré. En 1943 et jusqu’en 1945, il est réquisitionné pour
le Service du travail obligatoire en Allemagne. Il reprend ses études
ensuite. Entre 1948 et 1950, il suit des cours d’arabe à Bikfaya. Ordonné
prêtre à Lyon le 31 juillet 1956 il prononce ses derniers voeux à Vanves
le 15 août 1960. Il s’installe la même année au Liban. Entre 1963 et
1975, il est professeur d’économie puis Chancelier de la Faculté de
droit et des sciences économiques de l’Université Saint-Joseph. Entre
1975 et 1995, il est Recteur de l’Université.
Sélim Abou : Recteur de 1995 à 2003
Né à Beyrouth en 1928, il est jésuite en 1946. En 1961 il obtient un
doctorat ès Lettres. Entre 1977 et 1992, il est Doyen de la Faculté des
lettres et des sciences humaines qu’il a contribué à fonder, avant de
devenir, entre 1995 et 2003, Recteur de l’Université. En 1993-1999, il est
le coordonnateur du réseau « Cultures langues et développement »
de l’AUPELF/UREF. Professeur invité dans de nombreuses institutions,
y compris le Collège de France, il reçoit le « grand prix du rayonnement
de la langue française » de l’Académie française. Il est Directeur
des Presses de l’Université Saint-Joseph (PUSJ) et Titulaire de la
Chaire Louis D.-Institut de France d’anthropologie interculturelle.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont : Les Mbyas Guaranis. Le
Temps de la Reconnaissance, PUSJ, 2012 ; De l’identité et du sens. La
mondialisation de l’angoisse identitaire et sa signification plurielle,
Perrin-PUSJ, 2009.
René Chamussy : Recteur de 2003 à 2012
Né en 1936 à Lyon, il est jésuite en 1956. Il obtient la Licence Français-
Latin-Grec (Paris) en 1959, étudie la philosophie et la théologie
(Chantilly et Lyon), avant de se spécialiser en sociologie (doctorat).
Il s’installe définitivement au Liban en 1969. Après avoir dirigé la
revue Travaux et Jours, il rejoint la nouvelle Faculté des lettres et des
sciences humaines qu’il a contribué à fonder. Il y occupe diverses
responsabilités académiques et administratives avant d’en devenir
le Doyen (1995-2000). Il est Vice-Recteur aux Ressources Humaines
(2000-2003), puis Recteur de l’Université et ensuite gérant de la
Société Recherche et développement. Ses publications sont dédiées
en particulier à documenter la guerre du Liban : Chronique d’une
guerre : le Liban, 1975-1977, Desclée, 1978 ; D’un plan de sécurité à
l’autre : Le temps des milices…
Salim Daccache : Recteur depuis 2012
Né à Bouar (Kesrouan) en 1950, il est jésuite en 1975, prêtre en 1983. Il
est titulaire de deux doctorats : Philosophie (Sorbonne) et Sciences de
l’Éducation (Strasbourg). Il a été depuis 1984 Directeur adjoint de Dar
al-Machreq et rédacteur en chef de la revue al-Machreq, professeur
dans diverses institutions de l’USJ depuis 1985, Recteur du Collège
de Jamhour (1991-2008), Doyen de la Faculté des sciences religieuses
(2008-2012) et Recteur de l’Université, fonction qu’il cumule avec
celles de Directeur du collège jésuite de Taanaïl, membre du Comité
des écoles jésuites dans la Békaa et Vice-président du comité
des sociétés bibliques Liban-Syrie. Il est également Président de
l’Association des universités libanaises et Président de la Conférence
des recteurs des universités francophones du Moyen-Orient. Entre
autres publications : Pluralisme, vivre-ensemble et citoyenneté au
Liban : le salut vient-il de l’école ? L’Harmattan et PUSJ, 2013 ; Le
problème de la Création du monde dans le Kalam musulman de Abu
Mansur al Maturidi, USJ, 2009.