Une Approche sensible des Catastrophes : Corps, Espaces, Mémoires et Explosions. Les cas du port de Beyrouth et de l’Usine AZF de Toulouse
Description :
Le but de cette recherche interdisciplinaire est de questionner les relations se tissant entre corps, espaces, mémoire et l’évènement traumatique que constitue une explosion chimique en milieu urbain. Notre propos s’inscrira dans une démarche comparative des explosions du port de Beyrouth du 4 aout 2020 et de l’usine d’AZF de Toulouse du 21 septembre 2001. Dans les deux cas, une explosion de plusieurs tonnes de nitrate d’ammonium (2700 t. à Beyrouth, 300 t. à Toulouse) occasionne des dégâts humains et matériels considérables. Notre démarche, qui mobilise l’anthropologie, la sociologie et la géographie, a pour ambition de prendre pour objet les instants qui suivent la catastrophe. Nous souhaitons orienter une réflexion sur l’instant de rupture que constitue l’évènement pour celles et ceux qui l’ont vécu et sur son inscription corporelle dans la durée. En mobilisant retours sur les lieux, reconstitutions mémorielles et gestuelles, entretiens et enregistrements, nous demanderons quels ont été les premiers gestes et pensées de ceux qui ont vécu l’explosion ? Comment le corps s’est-il positionné dans l’instant même de l’explosion ? Quelles ressources ont été mobilisées ? Comment les personnes s’y prennent pour rendre partageable des expériences sensorielles et sensibles « à l’instant » de l’événement catastrophique ? Ce sera l’occasion d’analyser les façons dont les individus se remémorent par les paroles et les gestes les premières minutes post-catastrophes, afin d’interroger la façon dont l’explosion en tant que situation exceptionnelle affecte le rapport des individus aux espaces familiers et à la ville elle-même.
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