On identifie souvent la civilisation arabe avec la civilisation musulmane. En réalité, jusqu’au Xe siècle, la culture arabe est essentiellement le produit des chrétiens du monde arabo-musulman, qu’ils soient syriaques ou arabes. Ayant assimilé dans leurs écoles et monastères la philosophie, la médecine et la science grecques, les chrétiens les ont repensées en langue arabe. Ils ont, par ailleurs, formé des savants musulmans qui prirent progressivement leur place. Ces savants chrétiens se nomment Abu Ra’itah Ibn Hudhayfah al-Takriti, Théodore Abu Qurrah, ‘Ammar al-Basri, Hunayn Ibn Ishaq, les Bukhtishu‘, Qusta Ibn Luqa, Yahya Ibn Haylan, Abu Bishr Matta Ibn Yunus, Yahya Ibn ‘Adı, Abu ‘Alı Nazıf Ibn Yumn, ‘Ali Ibn Zur‘ah, ‘Abdallah Ibn al-Tayyib, etc. La civilisation arabo-musulmane, en ses débuts, est le fruit de la collaboration intense entre une intelligentsia chrétienne et un pouvoir musulman éclairé. Au XIIe siècle, grâce aux grands savants musulmans (al-Khuwarizmi, Avicenne, Averroès, etc.), elle fit l’admiration de l’Occident et marqua profondément la scolastique chrétienne latine. Cet opuscule voudrait mettre en lumière le « rôle culturel des chrétiens dans le monde arabe », souvent peu connu. De lecture facile, proche du style oral de la conférence, il s’adresse à un large public. Par son contenu, il vise un auditoire cultivé, sans exclure les spécialistes qui y trouveront des éléments souvent peu connus.