En 1910, le Recteur de l’Académie de Lyon (France), M. Paul JOUBIN, signale au Conseil de l’Université de Lyon l’intérêt que présenterait une œuvre d’expansion universitaire en Orient. A cet effet, une commission a été mise en place et a effectué un certain nombre de missions au Liban et en Orient afin de concrétiser cette idée.
Le 14 novembre 1913, l’Ecole Française d’ingénieurs de Beyrouth fut inaugurée, en même temps que l’Ecole française de droit, et elle fut appelée EFIB. Un examen d’admission à l’EFIB avait eu lieu le 17 octobre 1913 et 19 candidats avaient été admis. A la fin de la première année préparatoire, 14 étudiants furent jugés aptes à passer en deuxième année d’études.
A cause de la 1ère guerre mondiale, le 2 novembre 2014, il y a eu la rupture des relations diplomatiques entre la France et l’Empire Ottoman, et le 14 novembre, les bâtiments de l’Ecole furent réquisitionnés. Le 30 octobre 1918, un armistice est signé à l’île de Moudhros, et l’ouverture de l’Ecole est de nouveau programmée.
Suite à un accord signé le 27 janvier 1919, entre l’Association Lyonnaise pour le Développement à l’Etranger de l’Enseignement Supérieur et Technique, et la Compagnie de Jésus, l’ouverture de l’EFIB eut lieu le 10 novembre 1919. La durée des études était portée à trois ans, puis à quatre à partir de 1936.
Le modèle pour l’Ecole d’Ingénieurs de Beyrouth fut incontestablement l’Ecole Centrale de Lyon. C’est celui d’une formation générale d’un ingénieur civil polyvalent susceptible de permettre, au besoin, une spécialisation ultérieure. Ce programme a été simplement retouché pour l’adapter aux exigences du Liban. En raison de cette ressemblance de programme, le diplôme d’ingénieur accordé aux étudiants de l’EFIB avait la même valeur que celui de l’Ecole Centrale de Lyon. Les étudiants de l’EFIB pouvaient suivre, sans examen d’entrée, les cours de spécialisation de l’Ecole Centrale de Lyon. Le premier Diplôme fut donné en 1922 à Monsieur Gabriel Rezkallah ARACTINGI.
Au début, les enseignements se rattachaient surtout au génie civil, à la mécanique et à l’électricité. Très tôt, les constructions civiles, les travaux publics et l’hydraulique prirent une place importante. En 1942, à côté de la section Génie Civil fut créée une section Industrie, qui avait pour objet de former des techniciens capables d’assurer, durant la guerre, l’utilisation des ressources industrielles locales. A la même date, le Comité National de la France Combattante autorisa l’École à organiser, pour la durée de la guerre, des enseignements de licence ès-sciences. En 1945, la section Industrie fut remplacée par une section Architecture, jugée mieux adaptée aux besoins du pays.
En 1949, l’École changea de nom et devint École supérieure d’ingénieurs de Beyrouth (ESIB).
L’EFIB et ensuite l’ESIB est restée près de 40 ans, la première et seule Ecole d’Ingénieurs au Moyen-Orient, et a formé tous les premiers ingénieurs de notre région. Durant cette période, les étudiants de l’EFIB étaient libanais, syriens, égyptiens, palestiniens, iraniens, turcs, etc.
En 1959, la section en Génie Electromécanique fut introduite.
En 1963, la durée des études passa à 5 ans, et c’est en octobre 1971 que l’École s’installa dans ses locaux actuels, à Mar Roukos. De nouvelles options furent alors programmées. Notons qu’en 1968-1969 et 1972-1973 l’École a formé des ingénieurs géographes pour le compte du Ministère Libanais de la Défense Nationale.
Les événements de 1975 contraignirent l’École, entièrement pillée, à fermer ses portes en mars 1976. Mais en décembre 1976 les cours reprenaient, et l’ESIB fut rattachée à la nouvelle Faculté d’Ingénierie. De gros efforts ont été entrepris à partir de 1977 pour équiper les laboratoires de l’École avec un matériel très moderne et très performant. En 1978 les programmes furent restructurés, et les options de troisième année adaptées aux nouveaux besoins du marché.
En 1979, c’est le cycle préparatoire qui fut restructuré, avec la création des classes de Mathématiques Supérieures et Spéciales préparant aux concours des Grandes Écoles françaises (Ecole Polytechnique, Ecole Centrale, Ecole SupÉlec, Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, Ecole des Mines, Ecole de Télécom.…), les concours se déroulant au Liban sous la responsabilité de l’Ambassade de France.
Entre 1978 et 1980 l’École dut déménager six fois, pour reprendre en octobre 1980 ses activités dans ses locaux de Mar Roukos.
Dès 1993, la normalisation de la situation permet de mettre en place progressivement des formations de troisième cycle (Master et Doctorat). Le partenariat renouvelé avec la France, de 1996 à l’an 2000, a permis d’accélérer ce processus. En 1998, la Faculté d’ingénierie décide d’ériger ses laboratoires d’enseignement et d’essais en centres d’études et de recherches. Elle comporte au sein de l’ESIB cinq centres de recherche : le Centre Régional de l’Eau et de l’Environnement, le Centre Libanais d’Études et de Recherches de la Construction, le Centre des Industries Électriques et des Télécommunications, le Centre d’Informatique, de Modélisation et de Technologies de l’Information et le Centre de Physique et Chimie.
A partir de la rentrée d’octobre 2001, l’ESIB adopte un nouveau système d’admission basé sur une sélection par l’une des trois filières : étude de dossier scolaire, concours d’entrée, ou la mention très bien au baccalauréat. Ce système a pour objectif de permettre aux meilleurs étudiants de la classe de terminales, d’être admis très tôt à l’ESIB.
En 2003, l’ESIB, dans le cadre de la Faculté d’Ingénierie modifie sa structure d’enseignement et passe au système européen de crédits transférables (ECTS). Parallèlement, elle signe avec plusieurs grandes écoles d’ingénieurs en France des conventions de co-diplomation, qui sont directement mises en application. En septembre 2005 elle restructure ses Masters.
En septembre 2013, vu l’importance stratégique du Pétrole et du Gaz, l’ESIB ouvre son premier Master en « Oil and Gas : Exploration, Production and Management » en collaboration avec l’Institut Français du Pétrole IFP School. C’est en effet le premier Programme de l’ESIB qui est totalement enseigné en anglais.
En septembre 2015, l’ESIB s’est lancée dans le processus d’accréditation de ses programmes. En parallèle, le programme de Génie Électrique et Mécanique a été divisé en deux programmes, le programme de Génie Électrique aves les options en Électromécanique et en Systèmes Industriels, et le programme de Génie Informatique et Communications avec les options en Génie Logiciel et en Réseaux de Télécommunications.
En 2017, un programme de Génie Chimique et Pétrochimique, et un programme de Master en Data Sciences ont été créés en collaboration avec la Faculté des Sciences de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth.