Les féministes et l’invention des problèmes, 3e partie.

Hala EL BAB
Vendredi 23 avril 2021
Organisateurs


Être capable de réfléchir, de remettre en question ce que la société a choisi de nous transmettre, être prêt à déconstruire les concepts sociaux qui nous paraissent intangibles et à creuser plus profond dans sa propre conscience et à  chercher plus loin que ce qui nous est donné pour acquis. C’est ainsi qu’un esprit libre, flexible et ouvert sur le monde fera afin de reconstruire ses opinions et de lutter contre les préjugés.

Lorsqu’une personne féministe s’oppose à certains évènements ou à des conventions sociales, cela ne veut pas forcement dire que celles-ci l’ont directement touché, mais plutôt que ces idées vont a l’encontre de ce en quoi ellecroit. Il est important pour elle de lutter afin de faire entendre sa voix face à ce qu’il se passe, face aux injustices sexistes et racistes.

En revanche, toutes les féministes ne partagent sûrement pas les mêmes opinions sur tous les sujets. C’est normal puisqu’elles ne partagent pas les mêmes expériences et les mêmes orientations dans la vie. Le féminisme n’est pas une secte, mais plutôt un mouvement, une manière de voir et de comprendre les choses. Ce n’est pas un lot à prendre avec tout ce qu’il y a dedans, du moins c’est ce que je pense. Tu peux être d’accord avec beaucoup de principes mais en dénoncer d’autres. Rien ne t’oblige à aller du féminisme vers l’extrémisme. Tu es libre de tes opinions tant que tu respectes les droits d’autrui et que tu dénonces les abus lorsque tu les perçois. Le féminisme, pour moi, serait un synonyme de l’humanisme.

Il est certain que les médias encouragent des conceptions injustes et amplifient leur diffusion.Il est certain qu’il est difficile de changer radicalement des préjugés aussi enracinés dans nos pensées et dans nos cultures. Mais il est temps de commencer à filtrer ce que l’on accepte et d'arrêter d’adopter de manière radicale et aveugle ce qui se trouve devant nous. Il est temps de se concentrer sur ce qu’une certaine députée ou politicienne a à dire au lieu de porter toute son attention sur la longueur de sa jupe ou la nuance de couleur de son rouge a lèvre. Il est temps de prendre parti avec les victimes de harcèlement et d’agression sexuelle sans se demander ce qu’elles portaient à ce moment-là. Il est temps d’avouer que l’agresseur a toujours tort, peu importe ses excuses et ses motifs.

Et même si l’on est incapable de vraiment faire grand-chose, il est temps de penser et de parler du sujet des femmes violées aux quatre coins du monde, de celles que les médias oublient, exprès ou par mégarde, de savoir qu’elles existent et qu’elles souffrent et que leur souffrance est valable. Aux femmes condamnées injustement dans les centres de détention israéliens dans les territoires palestiniens occupés, aux femmes détenues et opprimées dans les prisons arabes, à celles qui font face à toutes les conditions défavorables  dans les camps de réfugiés syriens, à celles qui résistent à la pauvreté et au dénuement.

Pourquoi je suis féministe ? Parce que j’aurais tort si je ne l’étais pas.

A toutes les femmes du monde, dans tous les domaines, aux femmes fortes, aux femmes douces, aux grands-mères qui ont vécu des guerres, aux femmes qui ont laissé une empreinte dans ma vie.

A Maman, Marguerite de mon cœur, qui m’a nourri l’âme et le corps, appris, soigné et aimé et à qui je dois ma vie.