Même s’il a du mal à se l’avouer, l’être humain est influençable, et est, de plus, constamment influencé par ce qui l’entoure, par « l’Autre ».

 En philosophie, « l’Autre » désigne le prochain, tout ce qui n’est pas « Moi ». Le milieu d’action que possèdent les autres êtres vivants chez une personne est très large. Dès la naissance, le cerveau humain commence à stocker toutes sortes d’informations diverses qu’il va ensuite repousser dans le fond de son esprit dans une chambre appelé l’«inconscient » :
« Tout se joue avant six ans » - Freud. 
Il faut savoir qu’il existe trois différentes catégories d’inconscients: 

-Tout d’abord, il y a l’inconscient freudien (ou libido).

-Ensuite, il y a l’inconscient cognitif. Il désigne tout ce que l’on perçoit, mémorise, apprend et découvre sans en avoir conscience. 

-Finalement, il y a les instincts : c’est le programme de conduite inné qui n’est propre qu’à l’espèce en elle-même. 

Dans deux de ces catégories, il y a intervention de « l’Autre » : dans l’inconscient freudien, le désir sexuel est ressenti par une personne envers une autre personne; l’inconscient cognitif, lui, est en lui-même centré sur le monde extérieur. 

L’Autre est à l’origine d’une bonne partie de l’inconscient, donc ne serait-ce pas normal qu’il arrive à nous influencer à notre insu ?  

Nous connaissons tous cette personne, naturellement charismatique, et qui, par un simple regard ou sourire arrive à captiver l’attention de tous, à obtenir le respect de tous et qui, sans le vouloir, se voit assigner plusieurs rôles comme celui de porte-parole ou bien de missionnaire, voire même de modèle pour la société. Cette personne est enfoncée dans une case fictive qui lui donne le pouvoir d’influencer son prochain sans effort, il lui suffit juste d’exister. Comment y arrive-t-elle ?

Toute attirance, admiration ou même jalousie envers une personne est un sentiment purement dicté par l’inconscient. Vous avez pu discerner chez cette personne un ou plusieurs traits, qui répondent à une ou plusieurs normes de la partie immergée de l’iceberg. 

Ceci pourrait également expliquer pourquoi certains politiciens arrivent à conserver une figure de respect auprès d’une certaine catégorie de la population.

Par exemple, si une personne a été élevée dans un milieu très conservateur dans lequel l’image du bonheur résidait dans l’union d’un homme et d’une femme, cette même personne aura du mal, au début, à accepter l’homosexualité car cette dernière ne répond pas aux normes apprises auparavant par son inconscient.  

Ce qui est fascinant chez l’être humain, c’est sa capacité à être lui-même sujet à « l’Autre », sous une influence inconsciente constante, tout en ayant conscience de son rejet et/ou de son admiration envers une personne, mais sans nécessairement chercher pourquoi. 

C’est en se demandant « pourquoi ? » que l’on évolue en tant qu’Homme et qu’on apprend à se connaître.