Antoine
Poidebard s.j.
Biographie
Le Père Antoine Poidebard, Pionnier de l'archéologie aérienne
Antoine Poidebard est considéré comme le grand pionnier de l'archéologie aérienne dans le monde. C'est durant son séjour au Liban (1924-1955) qu'il a mis au point sa nouvelle méthode avec le concours de l'Aviation française du Levant.
Cette méthode vise à révéler par la photographie aérienne des vestiges qui sont peu ou pas visibles au sol. Elle a permis au Père Poidebard de découvrir dans la steppe syrienne le système de défense de la frontière orientale de l'Empire romain qui, comme on le sait, n'est pas un mur continu comme la muraille de Chine, mais tout un réseau de voies de communication qui relient des points d'eau contrôlés par des fortins ou des places fortes. Ce système de défense est communément appelé limes. La carte du limes que Poidebard a pu établir grâce à ses reconnaissances aériennes, couvrant une si grande superficie, était pratiquement irréalisable à partir des reconnaissances au sol.
Mais ces vestiges ne s'offrent pas tout naturellement à l'oeil de l'observateur ou à l'objectif d'une camera. Plusieurs facteurs entrent en jeu, tels que les conditions d'éclairage, l'incidence de la lumière sur le sol, l'état de la végétation, la hauteur du vol, le choix des émulsions et des filtres pour faire ressortir des détails habituellement invisibles.
À partir des années trente le Père Poidebard appliquera cette méthode à l'étude des ports phéniciens de Tyr et de Sidon avec, en plus, le concours d'une division de la Marine française du Levant. Il tentera de révéler par l'observation et la photographie aérienne des vestiges submergés qu'il essayera de vérifier par la plongée sous-marine avec l'aide d'un scaphandrier.
Un demi-siècle de recherches aériennes ont permis au Père Poidebard de réunir une documentation photographique unique par la qualité et l'intérêt. Ces collections, conservées à la Bibliothèque orientale de l'Université Saint-Joseph, comportent des photographies aériennes d'une très grande valeur archéologique, mais aussi historique, car elles nous montrent des vues de Tyr, de Sidon et Tripoli avant l'explosion urbaine qui va les défigurer.
Le Père Antoine Poidebard, Missionnaire d'Arménie
Il débute sa carrière de missionnaire en 1904 en tant que membre de la Mission d'Arménie créée par la Compagnie de Jésus en 1881. Il séjourne pendant six ans dans les postes de Tokat, Amasia et Sivas, où il apprend le turc et l'arménien, ce qui explique en partie son affectation en 1917, par le Général Weygand, à la Mission militaire française au Caucase . Il parvient à regagner son poste à Erivan après un long périple à travers la Méditerranée, la Mer Rouge, le Golfe Persique et le Zagros.
Pendant son séjour d'environ deux ans en Arménie en tant que représentant du gouvernement français auprès de la jeune République d'Arménie, il tisse d'étroites relations avec les dirigeants arméniens, tels que Khatissian, Nazarbekian, Andranik et le Catholicos Kévork V, dont il rapporte des photos qui figureront dans l'exposition. Il parvient à acheminer de Batoum (sur la Mer Noire) vers l'Arménie un convoi de blé envoyé par l'Europe, sauvant de la famine des milliers de réfugiés. Le Catholicos lui décernera les Insignes d'Etchmiadzine pour les services rendus au peuple arménien.
Sa carrière de missionnaire sera désormais inséparable des Arméniens. C'est ainsi qu'à partir de 1924 il anime, dans le camp des réfugiés arméniens de Mar Mikhael à Beyrouth, un dispensaire, un ouvroir et un bureau de travail. En tant que membre du Comité Central des secours il supervise la construction de quelques 3.000 logements en dur à Achrafié, Khalil Badawi, Bourj-Hammoud, etc.
Contact : lnordiguian@usj.edu.lb
Commissaire général de l'exposition, Monsieur Levon Nordiguian
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