Salle 3
Antoine Poidebard s.j.
Archéologue en Syrie...
L'histoire...
Les recherches aériennes du Père Poidebard en Syrie ont commencé
en 1925, quand la Société de Géographie lui a demandé de reprendre
un travail commencé en Iran en 1918, sur "les routes historiques
et actuelles de l'Asie antérieure".
Il s'agissait cette fois d'étudier le Limes romain de Haute-Djérizé,
près de la frontière de Turquie. Ces observations, d'un grand caractère
stratégique, ont obtenu le soutien logistique de l'armée française,
de ses avions et de ses soldats pour les fouilles au sol. La familiarisation
avec les outils et techniques de la photographie aérienne se fera
au dessus du Leja, dès 1927.
Le principe de l'observation aérienne est simple. Des traces anciennes
invisibles au niveau du sol, apparaissent clairement vues du ciel,
selon certains angles et sous une certaine luminosité.
Poidebard va ainsi cartographier et photographier plusieurs zones
archéologiques de la Syrie : En 1929, ses recherches portent sur
la steppe syrienne et Palmyre, oł il repère l'ancienne voie de caravane
entre Palmyre et l'Euphrate, la "Strada Docletiana". Poidebard a
cru déceler à travers ses observations le système de défense de
l'Empire Romain en Orient face aux Parthes, le Limes. Et il en a
dressé la carte. Il repère également les innombrables tells qui
parsèment la région et constate qu'ils sont disposés sur axe unique
et placés à des distances régulières, comme d'antiques réseaux cohérents
de communication.
Il explore ensuite les régions du Khabour et du Djaghdjagh et retrouve
plusieurs camps romains de la frontière romano-byzantine, dont le
Tell Brak. Il va ainsi commencer les fouilles du Castellum de Brak,
en effectuant des relevés de terrain et des coupes exemplaires,
ainsi que les premiers sondages.
Les techniques de photographies obliques contribuent grandement
à la recherche des parcellaires. L'exemple d'Anasartha, en est une
belle illustration. Les photos sont interprétées et permettent de
montrer clairement l'organisation des cultures et des réseaux agricoles.
Toutes les photographies prisent à cette époque sont une source
précieuse d'information pour les archéologues et les historiens
qui s'intéressent à la steppe syrienne, ses habitants et son évolution
géologique et climatique.
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