Salle 1
Antoine Poidebard s.j.
et les Arméniens...
L'histoire...
Le Père Antoine Poidebard, père jésuite né à Lyon en 1878, commence
sa carrière religieuse en tant que missionnaire d'Arménie, dans
les postes de Tokat, Marsivan, Sivas et Amasia. Durant ce séjour
qui commence en 1904, il affirme son engagement passionné pour les
causes humanitaires (il sera, plus tard, infirmier sur le front
lorrain en 1917).
Sa mission est principalement consacrée à l'infirmerie dans les
dispensaires, dont les services rendus dans ce domaine étaient très
appréciés par les populations et facilitaient aux missionnaires
les contacts avec les gens et les tribus de la région. Il apprend
l'arménien et le turc, deux langues qui lui serviront plus tard,
pour les prochaines étapes de sa carrière.
Après la rupture obligée de la Guerre de 14-18, il est affecté par
le Général Weygand à la Mission Militaire française au Caucase,
oł s'est ouvert un nouveau front.
Ce séjour lui donne l'occasion de faire la connaissance des principaux
dirigeants de la jeune république arménienne. Il est nommé représentant
du Gouvernement français auprès de la République d'Arménie de 1918
à 1921. Chargé de dresser des cartes sur les routes menant au Golfe
Persique, il rapporte de ce séjour une documentation photographique
très intéressante. Il écrit également quelques articles sur la géopolitique
caucasienne (Voir bibliographie).
En 1922, la Mission d'Arménie, repliée au Liban, tente de continuer
son œuvre humanitaire au Liban. A partir de 1924, Poidebard s'installe
à Beyrouth et y restera jusqu'à sa mort en 1955. Il s'occupe des
réfugiés arméniens dans les camps et commence ses premières recherches
aériennes dans la Haute Djéziré.
Dans les camps à Beyrouth : A côté de la chapelle et de l'école
fondées par les pères jésuites à la périphérie du camps de Mar Mikhael,
Poidebard s'occupe plus particulièrement du dispensaire et de l'atelier
de broderie arménienne. Il donne ainsi du travail aux jeunes réfugiés.
Il en profite pour monter une collection de modèles de broderie
ancienne dont il garde des photographies uniques.
En tant que représentant du Haut Commissaire dans le Comité Central
de Secours aux Réfugiés, il supervise la construction de quelques
3000 logements en dur dans les nouveaux quartiers de Bourj Hammoud,
Hadjine, Khalil Badawi, Ashrafieh, mais aussi à Rihané dans le Sandjak
d'Alexandrette et à Alep, en Syrie. Il est vraisemblablement à l'origine
de la création d'un quartier destiné aux familles des légionnaires
assyro-chaldéens au pied du Borj militaire de Hassaké en Syrie,
qui, on le sait, donnera très vite naissance à une agglomération
florissante.
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