Des plateaux télé où Bernard Pivot a remis la dictée au goût du jour dans les années 80, à la Faculté de langues et de traduction (FdLT) de l’Université Saint-Joseph (USJ) où la « Dictée-Plaisir » attire chaque année des centaines de personnes, en passant par les concours organisés dans les collèges, la dictée a le vent en poupe. Dans l’édition 2017 de la « Dictée-plaisir », les quelque 350 candidats, répartis en deux groupes « Junior » et « Senior », se sont affrontés le 28 avril 2017 au Campus des sciences humaines de l’USJ.
Mitonnés par Mme Lina Sader Féghali, professeur associé à la FdLT, les deux textes ont mis l’eau à la bouche des candidats puisqu’ils avaient pour thème « Les mots à la bouche », bien entendu la gastronomie française. Après les mots d’accueil et la présentation de Mme Nadine Riachi Haddad, Directrice du Centre des langues vivantes (CLV) de la FdLT, M. Hervé Sabourin, directeur de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) et Mme Elsa Yazbek Charabati, directrice de l’interprétation à l’École de traducteurs et d’interprètes de Beyrouth (ETIB) et journaliste, se sont chargés de lire les textes truffés de mots difficiles et spécialement concoctés pour cette occasion. Puis, les enseignantes de la Section de français de la FdLT, avec à leur tête Mme Nada Kfouri Khoury, Chef de la Section, ont corrigé les copies in situ.
Pour l’édition de cette année, ce n’est que dans la catégorie « Senior » qu’il a fallu recourir aux exercices de sélection pour départager les deux finalistes ex æquo qui n’ont commis que 2 fautes. Le premier prix a été alors décerné à Mme Christiane Fargialla alors que Monsieur César Hanna a remporté le deuxième prix. Dans la catégorie « Junior » ce sont deux élèves de l’école Notre Dame de Nazareth, Raül Yazbeck (Classe de Seconde) et Céline Dibo (Classe de Première) qui ont décroché respectivement le premier prix avec 4 fautes et le deuxième prix avec 6 fautes.
Si la dictée est un exercice traditionnel au Liban, la « Dictée-plaisir » prend la forme d’un grand jeu, tant pour tenter de dédramatiser cet exercice et le rendre plus ludique que pour redonner l’envie de découvrir les subtilités et les beautés de la langue française. C’est suite à plusieurs articles décrivant l’état alarmant de l’orthographe des jeunes et moins jeunes que la FdLT a décidé de lancer cette activité pour la première fois en 2015, en collaboration avec l’AUF. Depuis, suite au succès de l’événement et au grand nombre de candidats qui s’y inscrivent, la FdLT le réédite annuellement.
Le succès de cette manifestation est une nouvelle preuve de l’attachement de beaucoup de Libanais à la bonne vieille dictée, un moyen comme un autre de tester ses connaissances en orthographe, grammaire et conjugaison. Que les lauréats aient réussi à ne pas se laisser piéger par les participes passés, le croquembouche, le sot-l’y-laisse, la lotte, le mirepoix de légumes ou les quetsches est un très bon signe de l’état de la langue française au Liban.