Le Liban encerclé et miné par les incendies
Billet de Fady Noun
L’USJ a renoué cette année avec une tradition abandonnée en 1975: la célébration d’une messe inaugurale en début d’année. L’honneur de la célébrer est revenu, à l’occasion de la 145e rentrée académique, le 6 octobre, au patriarche maronite, le cardinal Béchara Rahi qui, dans son homélie, a donné une effrayante idée de l’état de la nation, à la veille du centenaire de la proclamation du Grand Liban (1er septembre 1920), et enjoint l’USJ d’assumer sa part de responsabilité dans le relèvement du pays. L’actualité vient de nous donner une image vivante de la manière dont les incendies et les défaillances encerclent et minent le Liban. Mis à part les incendies militaires dont les flammes se sont heureusement éloignées du pays, des incendies politiques et moraux nous dévastent de l’intérieur. Le patriarche en a cité quelques uns : partage d’influence, pillage des fonds publics, politisation partielle du pouvoir judiciaire, pratique de la torture. Il y en a d’autres. « Le Liban a besoin de nouveaux responsables d'un autre type, et l'Église (et a fortiori l’Université), est tenue de les préparer, de les encourager et de les suivre » a conclu le patriarche, qui s’est accordé le droit de distinguer « entre régression et progrès, renaissance et évolution dégénérative ». Entende qui a des oreilles pour entendre.
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