Billet de Fady Noun
La renaissance du Liban est celle de l’Etat de droit
Le soulèvement de 2019, la crise bancaire, des années de confinement dues au Covid-19, la catastrophique explosion portuaire d’août 2020, ont mis en veilleuse un projet pionnier que l’Université avait lancé en 2015, alors que l’idée d’un Liban pays pétrolier prenait consistance.
Forte de l’adoption, en 2010, de la loi 132 sur les ressources pétrolières off-shore et de l’afflux insoupçonné de sociétés candidates à la prospection en 2013, l’USJ avait pris en 2015, l’initiative de mettre en place une formation “Oil and Gas”. C’est ainsi que le « Master oil and gas : Exploration, production and management » avait vu le jour.
L’initiative fut compromise en raison de circonstances sur lesquelles il serait trop long de revenir. Une nouvelle chance de voir ces études prospérer nous est accordée aujourd’hui, avec la signature de l’accord de délimitation des frontières maritimes méridionales et le prochain lancement par Total Energies, de la prospection gazière dans le gisement de Cana. L’impact d’une telle industrie sur l’économie libanaise, la création potentielle de nouveaux emplois, la dynamisation de plusieurs secteurs productifs locaux, les besoins en ingénieurs et spécialistes en Pétrole et Gaz au Liban : tous les atouts sont là pour relancer ces études et anticiper les années de prospérité qui attendent le Liban. Une clé de puissance est mise entre nos mains, à nous d’assurer la gestion de ce trésor caché.
Mais, tout le monde en convient, l’édification d’un Etat de droit est indispensable pour que ce trésor ne soit pas dilapidé. Le vivre ensemble est, lui aussi, est une richesse invisible et inappréciable, qu’il est nécessaire de « pomper à la surface » pour en alimenter notre vie nationale et, éventuellement, l’exporter.
Quelle grande chose ce serait d’organiser, sur ce vivre ensemble si précieux et dont la vie nationale dépend, un débat parlementaire où les députés se demanderaient raison, les uns aux autres, des violences que chacun d’eux inflige à l’Etat du droit et des institutions, qui est notre « Maison commune »!
En contraste avec un environnement dont on ne parvient pas encore à enrayer la dégradation, l’Université Saint-Joseph peut être fière d’avoir remporté, en décembre 2021, cet « Oscar de l’Enseignement supérieur » qu’est le « Times Higher Education -Awards Asia ».
Grâce notamment à ses deux initiatives « Rise to Bloom » et «USJ en mission », l’Université a su apporter, dit le Jury, « une réponse adaptée » à des circonstances jugées « atroces », et maintenir « un environnement de travail très positif », décrochant ainsi le titre de « Workplace of the Year » (Lieu de travail de l’année).
Au nombre des nombreuses mesures prises par l’USJ pour survivre aux circonstances adverses, relevons aussi la décision de mutualisation des efforts de l’Hôtel-Dieu de France (HDF) avec ceux de deux autres fleurons hospitaliers, les hôpitaux Saint-Charles et Mgr Cortbawi, relevant de l’ordre des Sœurs des Saints-Cœurs. Partageant une vision commune, mère Bernadette Rohayem, et le Recteur Daccache y ont vu une contribution « à l’œuvre de sauvetage du secteur hospitalier sur de nouvelles bases, afin que le Liban reste l’hôpital du Moyen-Orient ».
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