La solitude affecte-t-elle notre cerveau ?

Au-delà des effets psychologiques, la solitude entraîne plusieurs conséquences sur le cerveau. Une meilleure compréhension de ses conséquences pourrait aider dans les traitements des problèmes cognitifs.Me
Chanel TANIOS
Mercredi 06 janvier 2021
Organisateurs


 Une étude récente montre que le cerveau des gens qui souffrent de solitude a une spécialité, lui donnant une particularité propre vis-à-vis du volume de certaines zones du cerveau et la communication entre elles par les réseaux cérébraux.

En cette période, à cause de la Covid-19, l’isolement prend une dimension de plus en plus importante. Il est vrai que la solitude est une phase dans laquelle beaucoup de personnes se trouvent, et cela depuis longtemps et pour plusieurs raisons, mais avec le confinement, la distanciation sociale et toutes les précautions nécessaires face à la pandémie dans laquelle nous nous trouvons en ce moment, nous pouvons déduire que les cas de solitude augmentent en crescendo. Cela a poussé les scientifiques à étudier les effets de l’isolement sur le cerveau.

Les premiers symptômes psychiques du fait de rester isolé.e du reste du monde sont la perte de motivation, d’énergie, d’ambition, de créativité et de la joie de vivre. Mais quels sont les effets biologiques cérébraux ?

Des scientifiques ont analysé des données d’imagerie par résonnance magnétique (IRM), des informations génétiques et des conclusions d’autoévaluation psychique d’approximativement 40 000 personnes âgées et d’autres plus jeunes, ces personnes ayant approuvé que leurs informations personnelles soient déposées dans la biobanque du Royaume-Uni (base qui rend accessibles à tous les scientifiques du monde des données diverses.) Les experts ont donc comparé les IRM des personnes admettant se trouver dans une situation de solitude à celles de différents autres participants.

Plusieurs divergences ont été aperçues entre les 2 groupes, plus précisément dans le « réseau cérébral par défaut ». Cette expression est donnée aux régions qui sont activées quand le cerveau est « perdu dans ses pensées ». Un groupe de chercheurs a remarqué que ce réseau dévoilait des connexions plus fortes chez les individus seuls. De plus, la substance grise au niveau de ces réseaux est plus volumineuse. De même, le fornix, faisceau de fibres fournissant la conduction des signaux entre l’hippocampe et le réseau par défaut, est mieux conservé chez les personnes isolées.

Le réseau par défaut s’active quand on se rappelle du passé, quand on se projette dans l’avenir, et qu’on imagine un présent incertain. Éventuellement, le fonctionnement de ce réseau peut être associé à l’isolement car les gens plongés dans la solitude sont plus aptes à stimuler leur imagination, se noyer dans leurs pensées ou imaginer un avenir pour combattre leur isolement de la société.

La solitude est perçue davantage comme un risque considérable pour la santé, et des recherches montrent que les problèmes cognitifs sont dépistés de plus en plus sur les personnes âgées qui en souffrent. 

Un discernement et une compréhension plus poussés des conséquences de la solitude sur le cerveau participeraient à la prévention des maladies neurologiques et ainsi, à la réalisation de traitements plus efficaces.