À bas le vaccin ! Oui, mais lequel… ?

Edward SFEIR
Vendredi 01 janvier 2021
Organisateurs


Il y a quelques années, alors que j’étais en classe de terminale, j’avais  coutume de partager mes récréations de mercredi et jeudi dans un bureau au collège avec mon professeur de philosophie. On discutait de tout et de rien et surtout, de comment les générations modernes se désintéressent de plus en plus du savoir.

C’est alors que M. Njeim me lance une de ses fameuses tirades si marquantes : « C’est une génération vaccinée contre la culture ! ». À l’époque, je me souviens avoir beaucoup rigolé tout en admettant qu’il avait totalement raison. Aujourd’hui, et avec le martèlement constant concernant le vaccin de la COVID-19 et de la COVID-20, les avis sont mitigés, les gens paniquent, contestent ou adhèrent… Mais dans un pays où les livres passent aux oubliettes, le vaccin de la COVID est-il le seul duquel se méfier ?! 

 

Je pense que la réponse est claire… 

 

La crise économique, la maladie et même la guerre ne sont rien face à la destruction culturelle que nous observons. La jeunesse lit de moins en moins et ne cesse de se désintéresser de la culture : c’est une épidémie nationale !

Le téléphone remplace le livre, le journal, la tablette et les manuels scolaires… 

Avant de s’interroger sur les effets secondaires du vaccin de la COVID, je pense qu’une prise de conscience s’impose. 

Dès leur plus jeune âge, les enfants sont initiés à la technologie considérant le livre comme un ennemi, comme source d’ennui ou de perte de temps ! 

C’est là l’origine du parasite qui ronge nos sociétés, il s’attaque à la racine de l’esprit critique et la dévore avec un appétit fulgurant pour ne laisser à maturité qu’une carcasse vide prête à se faire tenter par les « za3im » qui, comme des démons, les dirigent tantôt par les rennes de la religion tantôt par celles du territorialisme. Face à tout cela, le vaccin contre la pandémie mondiale reste assez anodin…

 

Chaque jour, les paroles de mon professeur retentissent en moi. À chaque fois que je regarde ces jeunes s’abrutissant sur leurs portables et tablettes, à chaque fois qu’on dévisage un adolescent alors qu’il se délecte des pages d’un bon livre, ce bruit comme un écho surgit et me rappelle la triste réalité. Une question se pose néanmoins aujourd’hui : où va-t-on ? Est-ce la fin du monde ? L’apocalypse ?

 

Loin de vouloir instaurer une vision pessimiste, j’appelle à une prise de conscience de toutes et tous ! 

Jeunes, vieux, adultes, enfants, il est de notre responsabilité d’agir pour former ces élites intellectuelles qui contrebalanceront les élites de l’argent et qui donneront au Liban sa vraie identité, une identité que tous les citoyens seraient fiers d’arborer !