L’intelligence artificielle a longuement fait parler d’elle et ceci à travers de nombreux usages dont nous ignorons quelquefois l’existence. Réseaux sociaux, e-mails, sites marchands, par exemple, se basent et sont fortement influencés par cette IA.
Or le point commun entre ces diverses applications c’est que toutes font appel aux deux sens les plus utilisés chez l’homme, à savoir la vue et l’ouïe. Jusqu’à aujourd’hui le sens olfactif n’a jamais été pris en considération et ne faisait pas parti du patrimoine immatériel de l’humanité d’autant que même l’Unesco - qui prend des mesures de sauvegarde de peinture, écris, calligraphie et autres - ne s’était jamais vraiment intéressé à l’odeur des lieux, des objets ni de la façon avec laquelle elle variait d’année en année.
C’est de cette intrigue que la commission européenne décide d’entreprendre une sorte d’encyclopédie d’odeur et ceci grâce à son programme H2020, dont 2.8 millions d’euros seront investis et où scientifiques, chercheurs, historiens, informaticiens, et spécialistes d’odeurs tenteront de former une base de données afin de remédier à ce manque.
Pour mener à bien ce projet, l’algorithme utilisé pour la reconnaissance faciale va être améliorée et ceci en entraînant la machine à reconnaître un champ lexical, c’est-à-dire un grand nombre de glossaire relatif aux odeurs ainsi qu’aux émotions associées dans le but de déchiffrer, par exemple, certaines odeurs présentes dans divers textes anciens ou illustrations datées d’un siècle antérieur.
Une approche spécifique à l’intelligence artificielle sera bien entendu utilisée le « deep learning ». L’apprentissage profond qui s’appuie sur une dérivée inspirée du cerveau humain. Il s’agit en fait d’un autre type d’apprentissage automatique le « machine learning » et dans lequel la machine apprend de ses erreurs et se base sur un forage de données permettant la reconnaissance de répartition ( patterns ) pour en tirer des prédictions.
Pour déceler quelle odeur est mise en avant dans un texte ancien, l’ordinateur s'associera des mots avec le contexte le plus adapté comme par exemple: à l’époque où la peste régnait, l’odeur du romarin dominait les rues étant donné que selon la croyance elle éloignait la maladie, d’où la correspondance de l’odeur au concept sera réalisable.
Pour ce qui est des peintures et illustrations, la machine sera également capable de capter les détails relatifs au champ olfactif et il ne s’agira plus qu’une conversion d’image en prisme numérique pour aboutir à une reconnaissance de l’odeur mise en question. La nature morte comme celle représentée plusieurs fois par de grands artistes fait paraître des fruits facilement détectables par la machine; une fois ceci est accompli, la dernière étape sera la détermination des parfums.
Quand assisterons à la finalisation de ce projet? Étant donné sa récente validation, trois ans seront requis pour l’achever complètement. De plus, en guise d’aboutissement, le programme est prévu d’être utilisé dans les musées où les visiteurs pourront juger mais sentir de plus les parfums préalablement reconstitués par parfumeurs et chimistes.