Je souffre beaucoup trop quand je pense à toi
Sur mes pensées tu règnes, mon âme tu domines
Pourtant, en notre amour, j'ai perdu toute foi
Car tu es à mon cœur comme au sol la vermine
Tu restes là, mal qui ne s'en veut point aller
Ton long séjour en moi n'est que douleur si aigre
Amour épargne moi l'Espoir, mauvais valet
Qui n'est au crucifié qu'étoffe de vinaigre
Et moi , bête enragée suppliant délivrance
Errant toujours, encore entre ces durs barreaux
Qu'ai-je fait pour subir une telle odieuse sentence ?
Pour que le pauvre Amour en devienne bourreau ?
J'en meurs à chaque jour, et chaque nuit qui passe
Ronge ma cervelle de pensées impossibles,
Mon âme, ta victime, en est pourtant si lasse
Comment se guérit-on d'un amour insensible ?
Mon cœur révolté t'a chassé hors de moi
Tu y reviens toujours, mais un peu moins souvent
Et malgré tes péchés, malgré mon désarroi
Tu oses pénétrer : criminel au couvent !
Mon âme glorieuse, rayonnant de hardiesse
Saura bien châtier mensonges et trahisons.
Et brûlant tes démons à ce feu qui me blesse,
Ma douleur ne fera qu'allumer le tison.
Et l'Amour qui, chassé, revient toujours encore
Fidèle aux âmes nobles ne trouvant répit.
Enivrant ces doux cœurs qui s'abandonnent à tort
L'amour blesse toujours, le temps toujours guérit…