Petite perle au fond des eaux
Perdue et apeurée
Ne sait où aller
Ne sait que faire
Ne sait briller
A l’heure du coucher
Une vague vient la perle lécher
Petite perle se laisse emporter
Un rayon de chaleur
Dans le ciel transparaît
La vague sans bruit prend du retrait
Laissant derrière elle sédimenter
Des traces à jamais gravées
Imprimées sur la perle métamorphosée
Le soleil se lève désormais
Sur une roche stratifiée
Que de couchers
Que de levers
Que de vagues venues lécher
Griffer, caresser, brûler
La roche qui se laisse encore et toujours emporter
Par une eau douce, une eau salée
Roche que je suis
Perle que j’étais
Mer, fleuve, qu’est ma vie
Je me laisse emporter par les vagues
Cognant des roches à tous passages
Quand un jour au lever
Sur la côte j’arrive naufragée
Perdue et apeurée
Un rayon de chaleur
Dans le ciel transparaît
Rayon de lumière qui vient percer
Une à une les strates qui m’avalaient
Douce chaleur que je ne connaissais
Moi qui dans les eaux étais noyée
Le soleil se lève désormais
Sur une roche stratifiée
Mais, de toutes parts, percée
Par des rayons qui atteignent enfin
Petite perle enfermée
Splendeur ! Sublime soleil
Petite perle se trouve mille éclats, s’émerveille
A travers les eaux s’en va briller
Laissant derrière elle sédimenter
Des traces appartenant déjà au passé