Lorsque l’on parle de poèmes, il est difficile de ne pas aborder le sujet de la Femme. Elle fut la muse de mains auteurs dans de célèbres poèmes, encore lus et enseignés de nos jours, et elle reste source d’inspiration pour les poètes.
Dans son recueil « Les Fleurs du Mal », publié en 1857, Charles Baudelaire réserve une section nommée « Spleen et Idéal » à la Femme. Elle comporte trois parties, dont chacune porte sur une femme qu’il l’a marqué; et une quatrième partie pour les femmes qu’il a connues.
Pour Baudelaire, la Femme représente à la fois le Spleen (Mélancolie) et l’Idéal, elle lui évoque à la fois l’amour, la sensualité et la fatalité.
Dans son poème : « Parfum Exotique » ayant pour muse Jeanne Duval, une « mulâtresse » (métisse), il évoque l’exotisme, la sensualité et l’éveil des sens.
De même pour son poème : « Le serpent qui danse », Baudelaire présente la femme comme une porte lui donnant accès au paradis voire à l’idéal. Cette porte, irréelle, est le symbole d’un souvenir ou d’un rêve, ce qui qualifierait également la femme de créature divine.
Des poèmes, comme : « A une passante », soulignent ce que repreésente pour lui une femme fatale, et d’autres se tournant plus vers l’univers du Spleen comme « Causerie » ou « Vampire » rapportent plutôt une image de la femme qui serait celle d’un « monstre » ou d’une « bête » et qui est à la fois le symbole de la souffrance destructrice et du plaisir infini.
Il n’est pas le seul à partager cet avis; la relation qu’entretenait Musset avec George Sand (Aurore Dupin) était plus ou moins toxique pour les deux amoureux. Dans son dernier poème adressé à elle : « A George Sand (VI) » il exprime son regret en lui demandant de partir : «Porte ta vie ailleurs, ô toi qui fus ma vie ; », il présenta par la suite dans ses écrits, la femme comme source d’affection, de désir et de douleur. Le poète évoque même le terme « bourreau » dans son poème « A Mademoiselle » et également son désir de souffrir : « J’aime encore mieux notre torture ».
D’autres auteurs comme Paul Verlaine dans « La Beauté des Femmes » et « À celle qu’on dit froide » représentent la Femme comme symbole de tendresse, et se penchent sur les détails du corps, accentuant l’importance portés au désir.
En conclusion, l’image de la Femme dans la poésie se regroupe autour de deux extrêmes qui sont le bonheur et la souffrance. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la raison pour laquelle la Femme inspire ne s’arrête pas uniquement au désir, même si ce dernier semble être le principal vecteur des émotions et ressentis des poètes.
La Femme est source d’inlassable souffrance et c’est la douleur permet au poète de puiser son inspiration au plus profond de lui-même.
Plus qu’une simple muse, la Femme est une poésie qui ne connait pas de fin.