Nouvelle technique pour mesurer l’activité sismique sous-marine

Elie DAOUD
Samedi 28 novembre 2020
Organisateurs


De nombreuses techniques ont été établies dans le passé pour pouvoir détecter les activités sismiques sous-marines mais chacune d’entre elles pose une marge étroite d’efficience.

C’est pourquoi l’élaboration d’une nouvelle manœuvre a longtemps été le sujet de plusieurs expériences jusqu’en fin 2020 : une méthode ingénieuse a été approuvée par les chercheurs et sera appliquée lors d’un premier essai au large de la Sicile; en vue d’être plus étendue si elle se porte fructueuse.

Nous sommes familiers avec l’idée d’ondes, de tremblements  de terre, et pour être encore plus précis , il nous faut parler de séismes. Ces séismes ne sont autres qu’un mouvement de glissement suite à la rupture de roches le long de failles, ce qui génère une quantité importante d’énergie, qui est bien la cause principale des désastres. 

De plus, ces même séismes peuvent être perçus aussi bien à la surface que dans les fonds marins; de ce fait, pouvoir suivre les déplacements de ces roches communément qualifiées de plaques tectoniques reviendrait à tracer les lignes de courants des séismes, et c’est principalement l’idée de cette nouvelle technique appelée réflectométrie laser.

Qu’est ce que cette technique? Tout se déroule grâce à un câble en fibre optique qui doit être déposé sur le lieu de fissure des roches, « les failles ».

Ce processus relève d’une des nombreuses applications du laser : la mesure de courtes distances qui seront ensuite comparées à la longueur d’onde du rayonnement utilisé. 

Il suffit d’introduire la lumière laser dans le câble en fibre optique et suite à son mouvement de va et vient , cette lumière va pouvoir capter certaines imperfections puis sera réfléchie. Et suite à cela, un appareil pourra déterminer les contraintes auxquelles fait face la fibre optique et ipso facto celles s’appliquant sur la faille également.

En fait, cette idée d’utiliser une lumière dans une fibre n’est pas une nouveauté en soi. Mais les anciennes tentatives ont présenté une limite puisqu’elles ne fonctionnaient pas, car à une portée relativement faible et au-delà des 40 km de profondeur, la détection était impossible. Cela n’est plus le cas avec la technique « améliorée », conçue par les chercheurs du laboratoire Géosciences Océan de l’Institut Universitaire Européen de la Mer et par l’unité de recherche Géoscience Marine, qui peut s’aventurer à plus d’une centaine de kilomètres. 

Important à savoir : il faudra compter au moins trois années avant de connaître le résultat de ce travail de recherche car, rappelons-le, cette technique a pour but de prédire le lieu où des catastrophes pourraient surgir. Cette analyse, comme tant d’autres, nécessite son propre temps, et si elle s’avise aussi fiable que souhaité elle pourra faire le sujet de plein d’autres découvertes.