COVID-19 déprime

Samir GHAFARI
Mardi 17 novembre 2020
Organisateurs

La dépression est une maladie. Oui ! une maladie à part entière, qui inquiète beaucoup d’une
part mais qui reste pourtant banalisée pour une grande tranche de gens. C’est là que réside le
problème !
Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé, la dépression majeure est la
deuxième cause de morbi-mortalité dans le monde (après les cardiopathies), et sa prévalence
a sans doute augmenté au Liban, surtout avec le confinement dû au COVID-19 et les autres
crises qui ont bombardé le Liban. Il est très important pour un médecin de diagnostiquer la
dépression, non seulement parce que son traitement est satisfaisant dans la moitié des cas,
mais aussi parce que cette maladie s’accompagne d’idées suicidaires et peut toucher les deux
extrémités de l’âge : les enfants et les personnes âgées.
5 symptômes du DSM suffisent pour diagnostiquer un malade déprimé sur une période de 15
jours, mais cela ne s’avère pas une tâche facile vu que la dépression présente pas mal de
diagnostics différentiels avec les autres troubles (anxiété par exemple), et qu’aussi -et surtout-
dans notre cher pays Le Liban, les faux remèdes vont ajourner la vraie thérapie.
« Prends de l’alcool ! », « prends des vitamines ! », « pars en voyage », « fais du sport » sont de
très mauvaises expressions à utiliser avec une personne déprimée. Il faut surtout éviter de leur
dire « c’est une question de volonté » ou « ton bilan de santé est normal, tu n’as rien ». En
revanche, il faut les inciter au traitement.
Le professeur Sami RICHA, chef de service de psychiatrie à l'Hôtel-Dieu de France, affirme que
le seul traitement est d’en parler sans honte, de se faire traiter vite. Toutefois, il faut expliquer
au patient que le traitement va durer plusieurs mois et qu’il faut avoir une bonne hygiène de
sommeil et surtout limiter la consommation d’alcool et de psychotropes. D’autre part, le
professeur RICHA conseille les personnes. Il le fait surtout durant le confinement pour éviter
qu’elles ne tombent dans la dépression : faire du sport, pratiquer la méditation et le yoga
comme hygiène de vie...
La dépression reste une maladie très fréquente ; 17% de la population mondiale ont fait au
moins un épisode dépressif dans leur vie.
Il est à noter qu’il est impératif de traiter la dépression lorsqu’elle devient sévère, ce surtout
lorsqu’il y a une situation d’arrêt alimentaire, une perte de poids ou des idées noires ou
suicidaires auxquelles pense l’individu concerné.
Pour conclure, le professeur RICHA incite à considérer les signes de la dépression comme une
vraie maladie et non pas uniquement un état passager.