S’il fallait donner une épithète à chaque jour de l’année, comment qualifier ce 4 août 2020 : catastrophe, désastre, … ?
Ces qualificatifs ne sont pas assez puissants pour exprimer le désarroi de l’équipe de la Bibliothèque Orientale devant les dégâts subis. Le bâtiment d’une beauté sans égale a été en un instant ébranlé : sa porte monumentale à terre et un amas de bois et de vitres, jonchant le sol, sont les restes de ses belles baies vitrées.
Le mobilier : tables, présentoirs datant de la 1ère moitié du XXème siècle et qui faisaient le charme de cette bibliothèque patrimoniale portent les stigmates de l’explosion.
La réserve des manuscrits rénovée en 2016 est complètement ravagée et le matériel informatique servant à la numérisation et la conservation des 3500 manuscrits, fort heureusement épargnés, détruit. Sa collection constituée d’environ 300000 ouvrages dont une bonne partie est formée d’ouvrages rares et anciens est couverte de poussière et d’éclats de vitres.
Par ailleurs, la photothèque, ce joyau de la Bibliothèque Orientale a été, elle aussi sérieusement ravagée. Riche de 250000 clichés datant du début de la photographie au Liban et jusqu’à ce jour, elle venait pourtant d’être récemment aménagée. Elle est dotée d’un matériel très moderne faisant d’elle l’égale des photothèques les plus prestigieuses du monde. Là encore les dégâts sont matériels et les importantes collections semblent intactes : Un patrimoine culturel qu’il faut absolument sauvegarder.
Avec l’aide des volontaires de l’USJ et des amis, les éclats de vitres ont été retirés des rayons et des livres de la salle de lecture ce qui lui permet d’être à nouveau au service des chercheurs. Toutefois, il reste beaucoup à faire : les livres dans les magasins sont encore sous le poids des éclats de verre et de poussière. Le service de reproduction est interrompu, le matériel étant endommagé.
Les catastrophes sont souvent des occasions permettant de mieux appréhender l’avenir et cerner les priorités. Comme dit monsieur Nordiguian (directeur de la photothèque), face au danger de la perte d’un patrimoine culturel précieux en l’occurrence la Bibliothèque Orientale et sa photothèque, la nécessité de la conservation et la sauvegarde de ces collections s’impose. La numérisation est le moyen le plus connu à ce jour.