Une grande révolution, une crise économique, un virus mondial fatal, une hyperinflation des prix, une pauvreté croissante, un gouvernement absent, et maintenant, une nouvelle catastrophe à inscrire dans nos livres d’histoire.
Comme me l’a décrite Aya, une jeune fille de 16 ans qui habite à Karantina, « vivre au Liban, c’est vivre une minute au paradis, et la seconde en enfer ». Mais comment une jeune fille de 16 ans pourrait-elle prononcer une telle phrase et en connaître le sens?
Au Liban, tout est possible.
Durant mes semaines de volontariat à Beyrouth, j’ai rencontré beaucoup de personnes gravement atteintes, aussi bien physiquement que moralement, par l’explosion du port de Beyrouth, le 4 août 2020. Toutes les rencontres et tous les entretiens que j’ai eus avec ces personnes m’ont prouvé que les Libanais survivent… d’espoir : l’espoir demeure la seule arme capable de combattre la négativité, le mensonge et la corruption ; sans espoir, tout combat demeure inutile et inefficace.
Je me suis rendu à Beyrouth 2 jours après l’explosion : j’ai retrouvé mes ruelles préférées - remplies de beaux souvenirs et de moments sacrés- totalement détruites !
Il est vrai que Beyrouth sera reconstruite bientôt, mais la reconstruction de la pierre ne saura, malgré tout, rendre à ma ville chérie son charme défiguré et son âme perdue.
Carl Saad
ETIB/ L3