Plusieurs établissements artistiques et culturels ont, depuis que le coronavirus a été considéré comme une pandémie, permis aux gens de découvrir leurs archives gratuitement à travers les différents réseaux sociaux. Ceci, dans le but de combattre la monotonie et les difficultés du confinement.

Évènement inédit : le théâtre Bolchoï de Moscou ouvre ses rideaux sur un salon au troisième étage d’un immeuble à Bikfaya. 

Les applaudissements retentissent dans l’appartement. Couleurs dorées et bordeaux se reflètent dans les yeux de la famille. Chez le plus jeune, un cœur palpitant semble s’être joint à l’orchestre qui, d’un ton mélodieux, annonce la première scène du ballet « Le Lac des cygnes ».

Alors que le monde entier demeure figé, hanté par la pandémie du coronavirus, le théâtre Bolchoï, un des théâtres les plus prestigieux de Moscou, a décidé de mettre « sa collection d'or » à la portée du public pour « remonter le moral et apporter au moins une santé spirituelle à ceux qui aiment l'art du Bolchoï ». 

Nombreux sont d’ailleurs les établissements artistiques qui ont ouvert gratuitement ‘leurs portes’ virtuelles, donnant à l’art un rôle important dans le combat contre cet ennemi invisible. En effet, que ce soit la Metropolitan Opera de New York ou le Musée Van Gogh, ces établissements ont réussi à faire entrer le monde entier dans une toute petite pièce de vingt mètres carrés.

Le Liban ne fait pas exception. Dans un post publié sur Facebook, le ministre de la Culture, Abbass Mortada, a invité les Libanais à visiter virtuellement les différents centres culturels et à « saisir l'opportunité de découvrir la richesse historique du Liban ».

Plus en une nuit qu’en une vie

Leila, une jeune libanaise passionnée de peinture, ne croit pas ses yeux. Passant toutes ses journées à explorer les musées du monde, elle commence même à oublier de dormir. « Il n’y a juste pas assez de temps », dit-elle, une lueur dans les yeux. « J’ai toujours rêvé de visiter ces musées, mais je n’en ai jamais eu les moyens. Maintenant que tout est à portée de main, je compte n’en rater aucun. Le sommeil peut attendre ».  Avec les limites de temps imposées sur ces visites virtuelles, il n’est pas surprenant que Leila soit pressée, mais le défi ne la dérange pas. Elle ne peut que se sentir reconnaissante.

De plus, il faut noter que cette initiative n’a pas seulement intéressé les fans d’art. Elie, un étudiant en ingénierie qui n’a jamais mis le pied dans un musée se trouve maintenant collé à son écran. « En fait, je n’ai jamais pensé que j’allais passer des heures à explorer des musées. Ce genre de choses ne m’a jamais intéressé, mais quand un ami m’a envoyé le lien de la programmation d'Universcience, j’ai voulu découvrir encore plus ».                

Aussi contagieux que le coronavirus, l’art n’a pas seulement touché Elie. Beaucoup de Libanais qui croyaient ne pas aimer visiter des musées, mais qui commencent à se lasser des réseaux sociaux, se sont tournés vers l’art pour se divertir.

Cette année, la Nuit des musées est peut-être un peu différente, mais elle reste tout aussi magique.

Jana Chebli

M2 - Traducteur-Rédacteur