Recommandations du Comité d’éthique de la recherche
Le COVID-19 a bousculé nos vies. Quarantaine, confinement, désinfection quotidienne, cas positif, et décès sont des mots qui ne faisaient pas partie de notre répertoire quotidien. Après le deuil de la normalité, le monde essaie tant bien que mal à s’adapter. Le Comité d’Ethique de la Recherche de l’USJ, au cœur de la pandémie, propose à sa communauté universitaire ces dix recommandations avec un regard éthique bien au-delà des projets de recherche. L’éthique est un acte de responsabilisation (et non uniquement de responsabilité), d’engagement et d’intégrité. Considérons ces recommandations comme des repères pour une éthique appliquée.
- Respecter l’anonymat des personnes atteintes : ne pas divulguer le nom des patients et respecter leur vie privée, évitant ainsi la stigmatisation.
- Eviter les remarques déplacées (jugements, blagues, moqueries et dénigrement de la situation): de nombreuses personnes vivent difficilement la quarantaine ou le confinement couplés à la crise financière. Garder à l’esprit qu’un décès peut être survenu dans l’entourage de nos interlocuteurs.
- Être à l’écoute les uns des autres : le support moral et la diffusion de nouvelles positives peuvent être d’une grande aide en ces moments de solitude. La distanciation est certes sociale mais pas humaine.
- Encourager l’esprit scientifique : initier des projets de recherche sur le COVID19 avec une préférence pour les travaux interdisciplinaires ; croiser les sciences exactes et les sciences humaines et sociales. Evaluer la balance bénéfice/risque pour la mise en place de toute recherche. Diffuser les résultats pour leur donner une visibilité.
- Responsabiliser l’utilisation des outils numériques : devenir un citoyen numérique averti en respectant les règles d’usage : ne pas enregistrer la voix ni l’image sans le consentement éclairé de la personne et respecter la propriété intellectuelle des enseignants-chercheurs. Ne pas faire circuler des messages privés. S’assurer des nouvelles que nous transmettons (attention au « fake news ») surtout sur les réseaux sociaux.
- Favoriser l’engagement solidaire : être proche des personnes vulnérables, aider aux quêtes alimentaires, faire du volontariat dans le cadre du possible et dans les services (médicaux et sociaux). Deux mains valent mieux qu’une.
- Respecter les règles édictées par les pouvoirs publics : responsabilité individuelle.
- Être attentif aux personnes vulnérables : éviter toute situation d’injustice en prenant en considération les populations à risques notamment les personnes âgées, les personnes atteintes de maladies chroniques et les personnes vivant dans la précarité.
- Eviter toute discrimination : La peur du virus mène à la peur de l’autre. La peur de l’autre mène à la condamnation. La condamnation mène à la discrimination.
- Ne surtout pas « politiser » le virus : n’associons pas la maladie à une confession ou à une nationalité particulière. Faisons preuve d’empathie à l’égard de toutes les personnes affectées. Les personnes touchées par le COVID-19 n’ont rien fait de mal et méritent notre soutien, notre compassion et notre bienveillance.