Le 26 mars 2020, dans une déclaration relative aux considérations éthiques concernant le COVID- 19, le Comité international de bioéthique de l’UNESCO (CIB) et la Commission mondiale d’éthique des connaissances scientifiques et des technologies de l’UNESCO (COMEST) déclarent : « La maladie COVID-19 due au coronavirus SARS-CoV-2 est une nouvelle infection émergente sévère qui a rapidement atteint des proportions de grave pandémie, et qui nécessite une réflexion et une réponse d’ordre bioéthique à l’échelle mondiale. »
À cette même date, le 26 mars, le Comité d’Ethique de l’HDF, formule ses recommandations adressées à la communauté hospitalière. Les réflexions ont vite été initiées et les réponses bioéthiques formulées. Le Centre Universitaire d’Ethique, malgré le confinement instauré depuis le 08 mars 2020 ne chôme pas. L’équipe a mené et mène toujours l’orchestre avec brio en tenant les réunions mensuelles du Comité d’Ethique de l’HDF, présidé par le Pr. Sami RICHA, et du Comité d’Ethique de la Recherche de l’USJ, présidé par le Pr. Michel SCHEUER, aux dates prévues. Sans compter les réunions extraordinaires qui se tiennent une à deux fois par semaine et qui traitent en urgence des dossiers concernant le COVID-19. Le CUE tant sollicité durant cette pandémie tragique a pu poursuivre sa mission grâce aux technologies numériques, et à l’effort collectif.
Déjà une trentaine de dossiers traitant du COVID-19 ont été approuvés par le Comité d’Ethique de l’Hôtel-Dieu de France (HDF). La thématique des projets ainsi que les publications d’articles scientifiques sont consultables sur le lien suivant https://www.usj.edu.lb/coronavirus/index.php.
Le Comité d’Ethique de l’HDF a pour fonction de déterminer et de mesurer les risques et les bénéfices potentiels de la recherche, d’évaluer les procédures et les documents qui seront utilisés pour recueillir le consentement éclairé des participants, d’évaluer les méthodes de recrutement des sujets et les incitations éventuelles qui leur seront offertes, d’évaluer les risques pour la confidentialité des informations relatives aux participants (et les dangers de discrimination qui y sont liés) et l’adéquation des mesures de protection de la confidentialité, et d’examiner toutes autres questions pouvant avoir une incidence sur l’acceptabilité éthique de la recherche. Dans le contexte de la pandémie, il avise le promoteur de la suspension de l’étude impliquant les contacts directs avec les participants conformément aux directives des autorités des Santés publiques. Il évalue, l’acheminement des traitements, qui ne peuvent pas être suspendus, en s’assurant de la préservation de l’anonymat du participant et de la protection de sa vie privée. Il évalue toujours le rapport bénéfice/risque pour le participant. Il rappelle à la communauté de la recherche l’importance de préserver l’anonymat malgré l’enjeu éthique majeur de la situation : le conflit entre la protection individuelle et l’intérêt général.
C’est surtout face aux conflits (dans des cas cliniques, tout comme dans les recherches) que le Comité est amené à réfléchir et à guider vers la meilleure décision en respectant les termes de base en éthique de la santé : autonomie, bienfaisance, non-malfaisance, justice et fidélité.
Le Comité d’Ethique de la recherche de l’USJ, de son coté, vient de faire paraitre ses dix recommandations adressées à la communauté universitaire. Les projets traitant du COVID-19 commencent à voir le jour. Tous les chercheurs ont été invitées à diffuser leurs questionnaires en ligne et à privilégier les entretiens en visioconférence.
Armé des bases de bioéthique et d’éthique des sciences et des technologies, le CUE avec ses deux Comités HDF et USJ joue ainsi un rôle clé dans le contexte de cette dramatique pandémie.
Liens utiles pour s’informer
https://www.moph.gov.lb/
https://www.usj.edu.lb/coronavirus/index.php
https://www.who.int/emergencies/diseases/novel-coronavirus-2019