L’interprétation à distance est une discipline assez récente qui gagne en popularité. Après l’avoir testée pendant deux semaines, je commence à déceler les secrets de cette technique à l’avenir si prometteur.
Sur le plan pratique, la différence est minime entre l’interprétation traditionnelle et sa variante 2.0. L’interprète est toujours armé de son bloc-notes, son stylo, son capital auditif et sa concentration. La seule véritable différence est que l’ordinateur portable se transforme d’outil accessoire en élément indispensable.
Mais sur le plan psychique, la différence est énorme. Je n’ai plus à subir des éveils matinaux pénibles, me plaindre des embouteillages ou avoir les batteries à plat. Au contraire, je savoure les petits faits et gestes de mon train-train quotidien et je suis le maître de mon emploi du temps. Ce sont des conditions idylliques pour tout interprète. En ces temps de confinement, ce sont les conditions idéales pour poursuivre son apprentissage en toute sérénité.
Mais ce dispositif a aussi ses inconvénients. Imaginez que vous interprétez alors que tout semble être en ordre. Soudain, vous vous arrêtez net. On vous fait signe de vous arrêter puisque vous avez oublié de réactiver le microphone ou que la connexion internet est mauvaise. Pis encore, vous êtes la victime d’une panne de courant. La mort dans l’âme, vous mettez votre frustration de côté et reprenez votre prestation.
La télé-interprétation semble avoir tout pour réussir. Mais peut-elle devenir la norme dans l’ère de l’après Covid-19 ? Seul le temps nous le dira.
Christian Antoine El Daher
M2 Interprétation