La Faculté des sciences de l’éducation (FSedu) et la Faculté des sciences infirmières (FSI) de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) ont organisé, au Campus des sciences humaines de la rue de Damas, une cérémonie de remise de diplômes universitaires (DU) en « Formations de formateurs » et en « Soins infirmiers spécialisés », en présence du Pr Salim Daccache s.j., recteur de l’USJ, de Mme Rima Sassine Kazan, doyenne de la FSI, de Mme Patricia Rached, doyenne de la FSedu, des responsables de l’USJ et de l’Hôtel-Dieu de France, ainsi que d’une foule de parents et d’amis.
Mme Rima Sassine Kazan a mis la lumière dans son mot, sur l’importance de la formation continue qui « permet non seulement la mise à jour des connaissances et le maintien des compétences, mais elle est aussi intimement liée à l'évolution de la pratique infirmière, au développement de la profession, et à l'amélioration de la qualité des soins. (…) Ainsi, avec l’avancement des connaissances scientifiques et le progrès de la technologie dans le domaine de la santé, les connaissances et les compétences professionnelles deviennent obsolètes en peu de temps ; un programme de formation professionnelle de base, ne suffit plus pour pratiquer sa profession à vie. »
« De plus, ajoute la doyenne de la FSI, la complexité des problèmes de santé de la population ont entraîné des besoins spécifiques en formation ; ainsi, s’occuper d’un patient polytraumatisé en réanimation, accompagner le patient et sa famille tout au long de la maladie et lui assurer en fin de vie des soins palliatifs de qualité et prévenir les complications des plaies par une prise en charge holistique et multidisciplinaire du patient et sa famille, nécessite l’acquisition des compétences professionnelles en vue d’améliorer la qualité des soins et d’assurer la sécurité du patient. En réponse à ces besoins, les programmes de DU en soins infirmiers en réanimation, en oncologie et soins palliatifs et en soins des plaies et cicatrisation sont créés au sein de la Faculté. »
Dans son mot Mme Patricia Rached a ambitionné « avoir transmis l’amour du travail bien fait mais aussi, et surtout, le souci de la personne humaine, qui croît et atteint le maximum de son potentiel, dans un environnement constructif (…). La formation d’autrui ne peut donc se passer de l’atmosphère de confiance entre les acteurs éducatifs. Elle se consolide ainsi par l’harmonie qui, selon Simone de Beauvoir, « n’est jamais donnée, [et] doit indéfiniment se conquérir », en l’occurrence, par la posture empathique et humble du formateur. »
« Contribuons donc par notre posture à instaurer un climat éducatif bienveillant, témoignons d’un savoir-agir alliant humanisme et professionnalisme, et surtout, osons porter un regard d’espoir, voire d’espérance, sur les personnes que nous accompagnons », conclut la doyenne de la FSedu.
De son côté, le Pr Salim Daccache a estimé voir dans cette cérémonie « au vu des difficultés qui s’abattent sur notre Liban », « un acte de résistance, sinon de résilience », au moins pour trois raisons. « La première, ajoute le recteur, est la collaboration entre deux facultés pour organiser ensemble cette cérémonie. C’est un signe d’avancer ensemble dans un esprit de partage et d’unité, si nécessaires pour notre Liban d’aujourd’hui. Dans les moments de cette crise monétaire et sociale, agir dans le sens d’une réduction des coûts est à saluer, cela donne un bon exemple. »
Résister à l’omniprésence « de la connaissance pour tous sur les sites internet », constitue, selon le recteur de l’USJ, le deuxième volet de cet acte de résistance. Car « cette disponibilité des savoirs ne dispense pas d’une formation fondamentale : celle pour les diplômés de la FSedu à l’accompagnement académique et pédagogique qui est un acte humain par excellence », et celle pour les diplômés de spécialité en sciences infirmières, qui « en développant leurs connaissances et savoirs théoriques et pratiques, participent à l’œuvre de salut de ceux qui sont menacés par la maladie et ses conséquences. »
« La troisième raison, ajoute Daccache, vient du fait que la crise économique que nous vivons, et je suis sûr qu’il faut parler d’une crise morale plutôt que d’autre chose, est une crise que sapent les fondamentaux humanistes. Je dis cela parce que le mot corruption que nous entendons ces jours-ci menace notre quotidien, mais surtout notre avenir. Chers amis, votre diplôme, que vous avez acquis non sans effort et peine, est le contraire de ce qui est corruption. Votre diplôme est un acte de résistance contre l’ignorance, contre la manipulation et contre la lâcheté qui nous entourent et qui détruisent notre capital humain, scientifique et culturel. »
Le mot des diplômés en « Formations de formateurs » a été prononcé par Mme Myriam Sayah Tufenkji, qui a affirmé que « la nouvelle génération de formateurs, devient désormais capable de mener une analyse des besoins bien ciblée afin de déterminer les objectifs de formation. Nous sommes devenus des formateurs qui, de par le stage effectué par chacun de nous, avons réussi l'élaboration l'implémentation de programmes de formation solides et fluides à la fois. Nous avons surtout appris à analyser cette même implémentation, afin de discerner et mettre en œuvre les actions correctives à entreprendre, pour une amélioration continuelle de nos prestations. »
Vanessa Khatounian, a prononcé de sa part un mot au nom des diplômés en « Soins infirmiers spécialisés », dans lequel elle a insisté sur « la nécessité, face au développement scientifique et technologique, la complexification des soins de santé et l’émergence de nouveaux rôles infirmiers, d’acquérir de nouvelles connaissances, de développer des compétences spécifiques, ainsi que renouveler les pratiques cliniques basées sur des données probantes », et de « faire preuve de professionnalisme et à assurer les meilleurs services aux patients en souffrance », « surtout dans cette ambiance d'insécurité où plonge notre cher Liban et avec le risque d'atteinte du secteur hospitalier. »
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