Cette messe en mémoire des Fondateurs et des anciens recteurs de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) en la 145ème année de sa fondation, commémore des jésuites pionniers, consacrés à la mission de fonder une institution et lui permettre de traverser les générations ; et unit, dans la prière, ces ancêtres aux enfants à venir, par le truchement des vivants.
Homélie du Pr Salim Daccache s.j., recteur de l’USJ, à la célébration de la messe, à la chapelle du CSM :
Chers Amis,
Nous ne pouvons dissocier la volonté et le projet de fonder notre université, la Saint- Joseph de Beyrouth en 1875, de l’intention de Jésus-Christ lui-même de fonder l’Église comme noyau de charité et levier de transformation de nos sociétés, et de conversion des cœurs, un poste avancé pour le salut du monde. En ce mardi, nous faisons mémoire d’une multitude de personnes, des pionniers et des dirigeants, des jésuites consacrés à leur mission, mais aussi de beaucoup d’autres personnes de notre communauté qui se sont données pleinement à leur engagement pour former des hommes et des femmes pour et avec les autres par leur savoir et leur pouvoir.
Nous avons tant de raisons d'être fiers de nos fondateurs, de nos recteurs et de notre histoire qui est jalonnée de tant d’actes de bravoure et de don de soi dans des moments difficiles et cruciaux de guerre et même des moments de paix, afin que la mission de l’USJ demeure active et intacte. Si nous existons aujourd’hui, c’est que ces hommes et ces femmes ont été clairvoyants et décidés dans leur activité de chaque jour.
Nos fondateurs ont rêvé grand et leur enthousiasme n’avait pas de limites pour que le bien soit fait. Ils ont bâti une communauté sur des fondations solides, sur des valeurs en acte, comme la solidarité, la défense des faibles, la recherche de l’union des cœurs et des esprits, l’enracinement de la justice et l’éloignement de toute corruption matérielle ou spirituelle. L’Évangile de ce jour nous donne une idée de ce que fait Dieu lui-même pour défendre le pauvre et l’abandonné, pour retrouver celui qui est perdu ou qui perd ses moyens ; devant nous Jésus, le berger et l’enfant, connaît chacun par son nom et prénom, cherchant la brebis perdue. Sa joie est grande de nous retrouver. Tout disciple ou tout témoin ne peut que marcher sur les traces du Dieu miséricorde qui veut le salut de tous et la promotion de leur liberté.
L'histoire nous révèle combien la foi chrétienne et la pensée humaniste étaient intégrées à un projet d’université, combien l’élément confiance humaine et spirituelle a joué un grand rôle dans le développement de notre université comme lieu de formation scientifique et littéraire, un creuset de valeurs et un levier de promotion de l’image du Liban du respect, du pluralisme, de la démocratie et de la justice. De cette confiance ont découlé le besoin de fraternité et le désir de vivre en justice. C'est ce qui bâtit des communautés qui durent, c’est ce qui a permis à notre université de continuer sa mission et elle la continuera.
La voix des fondateurs et des anciens recteurs nous appelle à toujours soigner et renforcer nos racines jésuites et humanistes qui ont besoin d’être toujours irriguées de notre propre don de soi dans l’engagement dans notre mission et de notre bon exemple de témoins d’unité et de confiance mutuelle, de désir de paix et d’excellence. Que l’esprit du magis, de cette recherche continue du meilleur, comme l’exemple de l’Évangile, nous éclaire et nous guide vers la vérité qui inspire la joie. Nous pensons dans ces moments à notre Liban de toujours. Même s’il traverse un hiver un peu long, au vu de la crise économique, et qui le secoue, je crois sincèrement que notre peuple libanais sera consolé par le Seigneur comme appelle le prophète Isaïe et ainsi, il sera capable de dépasser les difficultés du présent et rebâtir un pays qui est à son image, un Liban libéré des démons de l’échec et du laisser-aller, du Liban confirmé dans sa vocation d’être un pays message des valeurs.
Nous pensons aussi à nos amis qui sont proches de l’Université. À ce titre, je voudrais penser plus particulièrement à Claudine et Claude Gay, parents de notre amie Elizabeth Gay, responsable des Universités à l’Institut français de l’Ambassade de France.
Nos défunts disparus, nos fondateurs, nos recteurs et nos amis disparus, je suis sûr qu’ils vivent de la compassion de Dieu qui éclaire l’Avent, ce temps de préparation à Noël.
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