À l’occasion du 3e centenaire de la publication de la Patrologia Orientalis de Joseph-Simon Assémani (1687-1768), un colloque a été conçu par plusieurs partenaires sous le titre: The Christian East in the latin West. Assemani’s Bibliotheca Orientalis (1719) 300th Anniversary, prévu pour se dérouler en deux temps, d’abord à Rome ( le 7-8 novembre 2019) puis au Liban ( le 28-30 novembre 2019). Toutefois, en raison de la crise politique et économique que traverse actuellement le Liban, seule la première partie a pu se dérouler ; les lignes suivantes en rendent compte, dans l’espoir que dans un avenir proche se tienne au Liban la seconde partie du colloque.
Organisé par le CEDRAC (FSR-USJ) en collaboration avec la Bibliothèque Apostolique Vaticane (BAV), l’Association Italienne des Études Syriaques (Syriaca), l’Institut Pontifical Oriental (PIO) et l’Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK), l’évènement a rassemblé plus de soixante participants, parmi lesquels des recteurs d’université et diverses personnalités du monde ecclésiastique et culturel venues d’Europe, de la Grande Bretagne, du Liban et d’autres pays du Proche-Orient.
Assémani, ecclésiastique et savant orientaliste, né en 1687 à Hasroun (Liban) dans une famille maronite, entré au collège maronite de Rome en 1703 pour devenir prêtre, est une figure marquante de la tradition syriaque. En 1710, il est nommé scriptor orientalis à la BAV et, à ce titre, chargé de l’étude, de la transcription et de la traduction des manuscrits orientaux. Travailleur infatigable, il enrichit la Bibliothèque Apostolique Vaticane, dont il fut la première custode de 1739 jusqu’à sa mort en 1768, d’un riche patrimoine de manuscrits orientaux répertoriés dans la Bibliotheca Orientalis imprimée à Rome entre 1719 et 1728 et divisée en quatre volumes. Le Pape Clément XI (1649-1721) encouragea l’édition de ce travail grandiose, qui faillit disparaître fin août 1768, lors de l’incendie de l’appartement d’Assémani, sachant que les manuscrits ne subirent que quelques dégradations.
La session d’ouverture, modérée par S. Exc. le Préfet, Mgr. Cesare Pasini, s’est tenue le jeudi 7 novembre à la Bibliothèque Apostolique Vaticane dans la Sala Barberini ; il a présenté S. Em. le card. Tolentino de Mendonça, Archiviste et Bibliothécaire de la Sainte Église romaine, S. Em. le card. Leonardo Sandri, Préfet de la Congrégation pour les Églises Orientales, S. Exc. Mgr. Rafic el-Warcha, Recteur du Collège Pontifical Maronite de Rome et Procureur du patriarche près du Saint-Siège, représentant Sa Béatitude Béchara Boutros Rai, Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient.
Le Cardinal Sandri, dans son allocution, a dégagé la portée de l’œuvre d’Assémani, soulignant en particulier son rôle de passeur entre l’Orient chrétien et l’Occident, son engagement au service de la diversité, des cultures, des Églises et des peuples de l’Orient. Pour lui, ce savant est un modèle pour le pays du Cèdre.
La journée s’est clôturée par une visite à la Sala Sistina où étaient exposés des objets ayant appartenu à Assémani et conservés à la Bibliothèque. L’exposition fut suivie d’un dîner au collège maronite de Rome.
Le vendredi 8 novembre, le congrès s’est tenu à l’Institut Pontifical Oriental de Rome (PIO). Les conférences données dans l’Aula Magna du PIO, introduites par le Recteur de l’Institut, le P. David E. Nazar, S.J., étaient réparties en cinq panels. Elles abordaient des domaines variés, tels que le droit, la littérature, l’hagiographie, les études patristiques, l’histoire des missions, etc… La session romaine du colloque s’est clôturée par un programme spirituel et culturel au Collège maronite mariamite suivi d’un dîner.
Les participants furent unanimes pour déclarer que le colloque était une réussite, mettant en valeur l’importance de l’œuvre d’Assémani au service du patrimoine des Églises d’Orient et d’Occident.
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